- anlegen
Flash Placements Décembre 2025
La croissance allemande reste faible malgré des recettes fiscales en hausse. La confiance dans le nouveau gouvernement soutient l’espoir de reprise. Aux États-Unis, les tarifs pèsent sur les prix, tandis que la Fed assouplit sa politique.
Executive Summary
- Les recettes fiscales en Allemagne augmentent continuellement, tandis que la croissance est nettement plus basse depuis des années, ce qui indique des faiblesses structurelles et la nécessité de réformes. Les sondages montrent que la confiance dans le nouveau gouvernement est la base de la reprise espérée.
- Aux États-Unis, les droits de douane entraînent une hausse des prix des denrées alimentaires. Le gouvernement y remédie par des dérogations pour certains produits et un versement unique de 2’000 dollars pour les revenus faibles et moyens.
- En octobre, la Fed a de nouveau abaissé ses taux de 25 points de base et mettra fin à son resserrement monétaire le 1er décembre. Les autres banques centrales importantes ont laissé leurs taux inchangés.
Warren Buffett quittera la scène financière fin d’année
- Au cours des 60 dernières années, Warren Buffett a marqué et mis en œuvre avec succès l’approche « value » comme aucun autre investisseur. Depuis la fin des années 70, le cours de l’action de sa société d’investissement Berkshire Hathaway a été multiplié par plus de 3’000. À la fin de 2025, il quittera ses fonctions de CEO.
- Buffett investit à long terme dans des entreprises solides, pour lui faciles à comprendre, et mise sur la patience, la qualité et les avantages concurrentiels durables. Il n’achète que lorsque le prix du marché est nettement inférieur à la valeur réelle qu’il a déterminée ; cette marge de sécurité (« margin of safety ») vise à amortir les erreurs d’appréciation et à réduire les risques.
- Buffett utilise comme indicateur d’évaluation pour l’ensemble du marché le rapport entre la capitalisation boursière totale d’un pays et son produit intérieur brut. Les valeurs inférieures à 80 % sont considérées comme un signal d’achat potentiel, celles supérieures à 150 % comme un signal d’alerte. Aux États-Unis, ce rapport est actuellement d’environ 220 %.
- Selon l’interprétation de Buffett, investir revient donc en ce moment à « jouer avec le feu ». Sa liquidité record de 382 milliards de dollars souligne cette estimation, car il préfère placer ces fonds dans des obligations d’État à court terme et à taux d’intérêt attractifs plutôt que dans un marché boursier surévalué.
- Il est d’autant plus impressionnant que, malgré cette trésorerie, l’action Berkshire ait relativement bien résisté ces dernières années aux indices boursiers généraux tels que le S&P 500, dans un environnement de marché dominé par les valeurs technologiques à forte croissance.
Indicateur Buffett pour les États-Unis (capitalisation boursière/PIB) en %
Source : Bloomberg Finance L.P.
Barrières commerciales et shutdown US freinent la croissance
- Les recettes fiscales de l’Allemagne se sont élevées à 948 milliards d’euros en 2024, enregistrant une croissance annualisée de 3,9 % au cours des neuf dernières années. Une croissance de même grandeur est attendue pour les années à venir. Cependant, une charge fiscale record a un effet contre-productif sur la prospérité.
- Contrairement aux recettes, la croissance économique a été généralement négative au cours des neuf dernières années, ce qui témoigne d’une faiblesse structurelle. Une reprise durable nécessite une véritable réforme politique qui aille au-delà de la suppression du frein à l’endettement, des investissements et du réarmement. Le moral des consommateurs pourrait s’améliorer grâce aux nouvelles initiatives du gouvernement Merz. Toutefois, cela nécessite une volonté d’investir de la part des entreprises implantées en Allemagne.
- Aux États-Unis, les effets des droits de douane semblent avoir atteint les consommateurs et se répercutent principalement sur le coût des denrées alimentaires. Comme mesure directe, l’administration supprime les droits de douane sur certains produits alimentaires tels que le café, le thé, la viande de bœuf, les tomates et les fruits exotiques et prévoit un paiement unique de 2’000 dollars américains pour les ménages à faibles et moyens revenus, financé par les recettes douanières.
- Le modèle de prévision de la banque centrale américaine, « Atlanta Fed GDPNow », table sur une hausse du produit intérieur brut réel de 4,1 % pour le troisième trimestre. Le quatrième trimestre, affecté pendant 43 jours par le shutdown, ne pourra guère suivre cette tendance. Le revirement de huit députés démocrates devrait au moins sauver les ventes de Thanksgiving et de Noël.
- L’économie suisse affiche un recul de 0,5 % pour le troisième trimestre, selon le « Flash-BIP », une estimation succincte du SECO, Secrétariat d’État à l’économie. L’industrie est largement responsable de ce faible résultat, les produits chimiques et pharmaceutiques, premier secteur d’exportation avec 149 milliards de francs suisses, ayant été les plus touchés. Les chiffres ont probablement été beaucoup influencés par l’augmentation des droits de douane à 39 % pour les importations aux États-Unis à compter du 1er août, ainsi que par la force du franc suisse. L’assouplissement de ces droits de douane à 15 % devrait apporter un soulagement à cet égard. Les entreprises industrielles ont réagi au marasme des exportations au troisième trimestre en accordant des remises, ce qui se reflétera dans leurs résultats. La demande intérieure reste solide ; elle est soutenue par les infrastructures de transport, l’énergie, l’armement, les sciences de la vie et la construction. Les prix sont stables dans ce segment.
- Au troisième trimestre, le PIB japonais a reculé de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, ce qui représente la première baisse depuis six trimestres. La hausse des prix et la faiblesse des exportations ont eu un effet négatif.
Allemagne : taux de croissance des recettes fiscales et du PIB
Source : Statista, Destatis, Office fédéral de la statistique
Suisse : indice des prix à l’exportation
Source : Statista, Destatis, Office fédéral de la statistique
Les banques centrales « en attente » jusqu’à la fin de l’année
- À la fin du mois d’octobre, la Fed a de nouveau abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, les ramenant à 3,75–4,00 %, tout en annonçant la fin du resserrement quantitatif (quantitative tightening, QT) au 1er décembre 2025. Jerome Powell est resté vague quant à un nouvel assouplissement des taux d’intérêt, car en fin de compte, il manque des données économiques fiables en raison de la fermeture partielle de l’administration fédérale. La probabilité d’une nouvelle baisse lors de la réunion de décembre est de 80:20 en raison de la faiblesse des données sur la consommation. Nous tablons toutefois sur une décision de maintien des taux inchangés en raison du flou qui entoure les données suite à la fermeture de certaines administrations dans le cadre du shutdown gouvernemental.
- Le mandat de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale américaine prend fin en mai 2026, mais il pourrait rester gouverneur jusqu’en janvier 2028. Bessent, Hassett, Waller ou Warsh sont pressentis pour lui succéder à la tête de l’institution. Ils devraient mieux répondre aux attentes du président américain, ce qui pourrait compromettre l’indépendance de la Fed et la confiance dans l’institution. Nous prévoyons trois nouvelles baisses de taux d’intérêt, probablement motivées par des considérations politiques, pour l’année prochaine.
- Si les taux d’intérêt à court terme baissaient ainsi à 3,00 %, la vigueur ininterrompue de l’économie américaine risque d’entraîner une poussée inflationniste, ce qui devrait faire augmenter les rendements à long terme et accentuer la courbe des taux.
- Le QT devrait également avoir un effet sur les actifs liés à la liquidité, tels que les cryptomonnaies. Lorsque la Fed a mis fin à son resserrement monétaire en juillet 2019, le bitcoin a enregistré d’importantes prises de bénéfices et une chute sensible de plus de 40 % de son cours. Le début de la correction du bitcoin coïncide cette fois aussi avec l’annonce du 29 octobre sur le QT.
- La BNS a maintenu ses taux d’intérêt à zéro en septembre et devrait les maintenir à ce niveau le 11 décembre. Elle continue à s’abstenir d’appliquer des taux d’intérêt négatifs. Le succès des négociations dans le conflit douanier avec les États-Unis devrait favoriser cette approche.
- La Banque centrale européenne a également maintenu ses taux d’intérêt inchangés à la fin du mois d’octobre. Pour la prochaine réunion du 18 décembre, on s’attend à nouveau à ce que ces taux restent inchangés.
- Après une rencontre entre la Première ministre Sanae Takaichi et le gouverneur de la banque centrale Kazuo Ueda, le patron de la BoJ a réaffirmé l’objectif d’inflation de 2 %. Actuellement, l’inflation s’élève à environ 3 %, mais elle devrait retomber sous la barre des 2 % d’ici fin 2026 selon les prévisions. Les taux d’intérêt réels pour les emprunts d’État à 10 ans restent toutefois négatifs.
Suisse : taux directeur de la BNS, Saron 6 mois et rendement des obligations fédérales à 10 ans (3 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Taux directeurs et prévisions pour 2026
Source : Bloomberg Finance L.P.
Obligations : marchés obligataires calmes
- Actuellement, les obligations d’État à 10 ans rapportent environ 4,1 % aux États-Unis, 2,7 % en Allemagne et 0,2 % en Suisse. La tendance favorable se poursuit donc sur les marchés obligataires malgré la forte augmentation de la dette publique dans plusieurs pays.
- Il est étonnant que les marchés obligataires n’accordent aucune prime de risque malgré la détérioration constante des données relatives à la dette publique. Il semble que les investisseurs s’attendent à une intervention potentielle des banques centrales (QE) en faveur des marchés obligataires si ceux-ci affichaient une forte hausse des rendements. L’objectif des banques centrales, à savoir la « stabilité des marchés obligataires », serait ainsi atteint sans véritable effort.
- La nouvelle Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, est considérée comme une « colombe » en matière de politique monétaire et annonce une politique clairement expansionniste, axée sur l’augmentation des dépenses publiques. Cependant, les dépenses budgétaires (supplémentaires) récemment présentées n’ont pour l’instant entraîné qu’une légère hausse des rendements. Toutefois, nous nous trouvons désormais à des niveaux que nous n’avions plus connus depuis le milieu des années 2000.
Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans en % (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Actions : retour de la volatilité
- La nervosité s’est récemment accrue sur les marchés boursiers. Depuis le début de l’année, le Nasdaq (+15 %, en USD) et le S&P 500 (+12 %) ont donc légèrement reculé par rapport à leurs plus hauts niveaux. Au cours de la saison des résultats du troisième trimestre, certains titres très prisés du secteur de l’intelligence artificielle ont été déclassés. Cela a remis la question de la valorisation au premier plan. Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine continue de couver, tout comme le conflit autour des droits de douane imposés par les États-Unis. Jusqu’à présent, les discussions ont été nombreuses, mais rien n’a encore été signé.
- En Europe, les marchés boursiers restent solides, malgré des données fondamentales peu encourageantes. Le SMI a également rattrapé son retard ces derniers temps, notamment grâce à la bonne performance du poids lourd Roche, et affiche une hausse d’environ 9 % depuis le début de l’année.
- À moyen terme, nous pensons que les droits de douane et la pression inflationniste persistante freineront la propension des entreprises à investir et la propension des ménages à consommer. Nous maintenons toutefois notre évaluation prudente mais constructive des marchés boursiers. Dans le même temps, nous rappelons que les valorisations dans plusieurs segments de marché, notamment aux États-Unis, ont déjà considérablement augmenté, ce qui accroît la vulnérabilité aux corrections. Au sein de notre allocation en actions, nous sous-pondérons tactiquement les États-Unis.
Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale
Source : Bloomberg Finance L.P.
Devises : le dollar américain se stabilise
- Le dollar américain a perdu environ 12 % de sa valeur par rapport au franc suisse au cours de l’année et oscille actuellement autour de 0,80. À court terme, une certaine stabilisation semble se dessiner. À moyen terme, nous prévoyons toutefois une nouvelle baisse du dollar américain, car la confiance dans la monnaie de référence mondiale s’érode de plus en plus en raison de la politique commerciale agressive des États-Unis et des attaques politiques contre l’indépendance de la Réserve fédérale américaine.
- Le cours EUR/CHF a atteint un nouveau plus bas à 0,92. Il semble que l’incertitude politique en Europe, notamment en France, commence à influencer nettement le taux de change. Nous continuons à tabler sur une demande élevée et durable pour le franc suisse, car les capitaux mondiaux affluent vers la Suisse malgré des taux d’intérêt très bas. Cela souligne le fait que pour de nombreux investisseurs internationaux, la sécurité et la stabilité sont actuellement plus importantes que le rendement.
Euro et dollar face au franc suisse (12 mois)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Or : évolution volatile des cours
- Le prix de l’or a connu des fluctuations importantes ces dernières semaines, déclenchées par une vague massive de spéculation, alimentée principalement par une forte demande des acteurs du marché asiatique. En Inde, les importations ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de dix ans à l’approche des fêtes (Dhanteras, Diwali), tandis qu’en Chine, selon le World Gold Council, une augmentation significative de la demande a été enregistrée dans les segments du commerce de gros et des ETF.
- À son plus haut niveau, le prix de l’once d’or a atteint près de 4’400 dollars américains, établissant ainsi un nouveau record. Entretemps, toutefois, la dynamique s’est nettement affaiblie : la correction de ces derniers jours a ramené le prix à environ 4’000 dollars américains l’once. Le prix au kilo en francs suisses est autour de 106’000.
- Nous considérons que la forte hausse récente était nettement exagérée et principalement due à des flux spéculatifs à court terme. La correction qui a suivi était à notre avis saine et nécessaire, car elle a éliminé du marché une grande partie des positions purement spéculatives. Nous maintenons notre évaluation à long terme de l’or comme un actif réel solide avec des propriétés de préservation de valeur.
Indices des matières premières (12 mois)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Warren Buffett quittera la scène financière fin d’année
- Au cours des 60 dernières années, Warren Buffett a marqué et mis en œuvre avec succès l’approche « value » comme aucun autre investisseur. Depuis la fin des années 70, le cours de l’action de sa société d’investissement Berkshire Hathaway a été multiplié par plus de 3’000. À la fin de 2025, il quittera ses fonctions de CEO.
- Buffett investit à long terme dans des entreprises solides, pour lui faciles à comprendre, et mise sur la patience, la qualité et les avantages concurrentiels durables. Il n’achète que lorsque le prix du marché est nettement inférieur à la valeur réelle qu’il a déterminée ; cette marge de sécurité (« margin of safety ») vise à amortir les erreurs d’appréciation et à réduire les risques.
- Buffett utilise comme indicateur d’évaluation pour l’ensemble du marché le rapport entre la capitalisation boursière totale d’un pays et son produit intérieur brut. Les valeurs inférieures à 80 % sont considérées comme un signal d’achat potentiel, celles supérieures à 150 % comme un signal d’alerte. Aux États-Unis, ce rapport est actuellement d’environ 220 %.
- Selon l’interprétation de Buffett, investir revient donc en ce moment à « jouer avec le feu ». Sa liquidité record de 382 milliards de dollars souligne cette estimation, car il préfère placer ces fonds dans des obligations d’État à court terme et à taux d’intérêt attractifs plutôt que dans un marché boursier surévalué.
- Il est d’autant plus impressionnant que, malgré cette trésorerie, l’action Berkshire ait relativement bien résisté ces dernières années aux indices boursiers généraux tels que le S&P 500, dans un environnement de marché dominé par les valeurs technologiques à forte croissance.
Indicateur Buffett pour les États-Unis (capitalisation boursière/PIB) en %
Source : Bloomberg Finance L.P.
Barrières commerciales et shutdown US freinent la croissance
- Les recettes fiscales de l’Allemagne se sont élevées à 948 milliards d’euros en 2024, enregistrant une croissance annualisée de 3,9 % au cours des neuf dernières années. Une croissance de même grandeur est attendue pour les années à venir. Cependant, une charge fiscale record a un effet contre-productif sur la prospérité.
- Contrairement aux recettes, la croissance économique a été généralement négative au cours des neuf dernières années, ce qui témoigne d’une faiblesse structurelle. Une reprise durable nécessite une véritable réforme politique qui aille au-delà de la suppression du frein à l’endettement, des investissements et du réarmement. Le moral des consommateurs pourrait s’améliorer grâce aux nouvelles initiatives du gouvernement Merz. Toutefois, cela nécessite une volonté d’investir de la part des entreprises implantées en Allemagne.
- Aux États-Unis, les effets des droits de douane semblent avoir atteint les consommateurs et se répercutent principalement sur le coût des denrées alimentaires. Comme mesure directe, l’administration supprime les droits de douane sur certains produits alimentaires tels que le café, le thé, la viande de bœuf, les tomates et les fruits exotiques et prévoit un paiement unique de 2’000 dollars américains pour les ménages à faibles et moyens revenus, financé par les recettes douanières.
- Le modèle de prévision de la banque centrale américaine, « Atlanta Fed GDPNow », table sur une hausse du produit intérieur brut réel de 4,1 % pour le troisième trimestre. Le quatrième trimestre, affecté pendant 43 jours par le shutdown, ne pourra guère suivre cette tendance. Le revirement de huit députés démocrates devrait au moins sauver les ventes de Thanksgiving et de Noël.
- L’économie suisse affiche un recul de 0,5 % pour le troisième trimestre, selon le « Flash-BIP », une estimation succincte du SECO, Secrétariat d’État à l’économie. L’industrie est largement responsable de ce faible résultat, les produits chimiques et pharmaceutiques, premier secteur d’exportation avec 149 milliards de francs suisses, ayant été les plus touchés. Les chiffres ont probablement été beaucoup influencés par l’augmentation des droits de douane à 39 % pour les importations aux États-Unis à compter du 1er août, ainsi que par la force du franc suisse. L’assouplissement de ces droits de douane à 15 % devrait apporter un soulagement à cet égard. Les entreprises industrielles ont réagi au marasme des exportations au troisième trimestre en accordant des remises, ce qui se reflétera dans leurs résultats. La demande intérieure reste solide ; elle est soutenue par les infrastructures de transport, l’énergie, l’armement, les sciences de la vie et la construction. Les prix sont stables dans ce segment.
- Au troisième trimestre, le PIB japonais a reculé de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, ce qui représente la première baisse depuis six trimestres. La hausse des prix et la faiblesse des exportations ont eu un effet négatif.
Allemagne : taux de croissance des recettes fiscales et du PIB
Source : Statista, Destatis, Office fédéral de la statistique
Suisse : indice des prix à l’exportation
Source : Statista, Destatis, Office fédéral de la statistique
Les banques centrales « en attente » jusqu’à la fin de l’année
- À la fin du mois d’octobre, la Fed a de nouveau abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, les ramenant à 3,75–4,00 %, tout en annonçant la fin du resserrement quantitatif (quantitative tightening, QT) au 1er décembre 2025. Jerome Powell est resté vague quant à un nouvel assouplissement des taux d’intérêt, car en fin de compte, il manque des données économiques fiables en raison de la fermeture partielle de l’administration fédérale. La probabilité d’une nouvelle baisse lors de la réunion de décembre est de 80:20 en raison de la faiblesse des données sur la consommation. Nous tablons toutefois sur une décision de maintien des taux inchangés en raison du flou qui entoure les données suite à la fermeture de certaines administrations dans le cadre du shutdown gouvernemental.
- Le mandat de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale américaine prend fin en mai 2026, mais il pourrait rester gouverneur jusqu’en janvier 2028. Bessent, Hassett, Waller ou Warsh sont pressentis pour lui succéder à la tête de l’institution. Ils devraient mieux répondre aux attentes du président américain, ce qui pourrait compromettre l’indépendance de la Fed et la confiance dans l’institution. Nous prévoyons trois nouvelles baisses de taux d’intérêt, probablement motivées par des considérations politiques, pour l’année prochaine.
- Si les taux d’intérêt à court terme baissaient ainsi à 3,00 %, la vigueur ininterrompue de l’économie américaine risque d’entraîner une poussée inflationniste, ce qui devrait faire augmenter les rendements à long terme et accentuer la courbe des taux.
- Le QT devrait également avoir un effet sur les actifs liés à la liquidité, tels que les cryptomonnaies. Lorsque la Fed a mis fin à son resserrement monétaire en juillet 2019, le bitcoin a enregistré d’importantes prises de bénéfices et une chute sensible de plus de 40 % de son cours. Le début de la correction du bitcoin coïncide cette fois aussi avec l’annonce du 29 octobre sur le QT.
- La BNS a maintenu ses taux d’intérêt à zéro en septembre et devrait les maintenir à ce niveau le 11 décembre. Elle continue à s’abstenir d’appliquer des taux d’intérêt négatifs. Le succès des négociations dans le conflit douanier avec les États-Unis devrait favoriser cette approche.
- La Banque centrale européenne a également maintenu ses taux d’intérêt inchangés à la fin du mois d’octobre. Pour la prochaine réunion du 18 décembre, on s’attend à nouveau à ce que ces taux restent inchangés.
- Après une rencontre entre la Première ministre Sanae Takaichi et le gouverneur de la banque centrale Kazuo Ueda, le patron de la BoJ a réaffirmé l’objectif d’inflation de 2 %. Actuellement, l’inflation s’élève à environ 3 %, mais elle devrait retomber sous la barre des 2 % d’ici fin 2026 selon les prévisions. Les taux d’intérêt réels pour les emprunts d’État à 10 ans restent toutefois négatifs.
Suisse : taux directeur de la BNS, Saron 6 mois et rendement des obligations fédérales à 10 ans (3 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Taux directeurs et prévisions pour 2026
Source : Bloomberg Finance L.P.
Obligations : marchés obligataires calmes
- Actuellement, les obligations d’État à 10 ans rapportent environ 4,1 % aux États-Unis, 2,7 % en Allemagne et 0,2 % en Suisse. La tendance favorable se poursuit donc sur les marchés obligataires malgré la forte augmentation de la dette publique dans plusieurs pays.
- Il est étonnant que les marchés obligataires n’accordent aucune prime de risque malgré la détérioration constante des données relatives à la dette publique. Il semble que les investisseurs s’attendent à une intervention potentielle des banques centrales (QE) en faveur des marchés obligataires si ceux-ci affichaient une forte hausse des rendements. L’objectif des banques centrales, à savoir la « stabilité des marchés obligataires », serait ainsi atteint sans véritable effort.
- La nouvelle Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, est considérée comme une « colombe » en matière de politique monétaire et annonce une politique clairement expansionniste, axée sur l’augmentation des dépenses publiques. Cependant, les dépenses budgétaires (supplémentaires) récemment présentées n’ont pour l’instant entraîné qu’une légère hausse des rendements. Toutefois, nous nous trouvons désormais à des niveaux que nous n’avions plus connus depuis le milieu des années 2000.
Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans en % (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Actions : retour de la volatilité
- La nervosité s’est récemment accrue sur les marchés boursiers. Depuis le début de l’année, le Nasdaq (+15 %, en USD) et le S&P 500 (+12 %) ont donc légèrement reculé par rapport à leurs plus hauts niveaux. Au cours de la saison des résultats du troisième trimestre, certains titres très prisés du secteur de l’intelligence artificielle ont été déclassés. Cela a remis la question de la valorisation au premier plan. Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine continue de couver, tout comme le conflit autour des droits de douane imposés par les États-Unis. Jusqu’à présent, les discussions ont été nombreuses, mais rien n’a encore été signé.
- En Europe, les marchés boursiers restent solides, malgré des données fondamentales peu encourageantes. Le SMI a également rattrapé son retard ces derniers temps, notamment grâce à la bonne performance du poids lourd Roche, et affiche une hausse d’environ 9 % depuis le début de l’année.
- À moyen terme, nous pensons que les droits de douane et la pression inflationniste persistante freineront la propension des entreprises à investir et la propension des ménages à consommer. Nous maintenons toutefois notre évaluation prudente mais constructive des marchés boursiers. Dans le même temps, nous rappelons que les valorisations dans plusieurs segments de marché, notamment aux États-Unis, ont déjà considérablement augmenté, ce qui accroît la vulnérabilité aux corrections. Au sein de notre allocation en actions, nous sous-pondérons tactiquement les États-Unis.
Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale
Source : Bloomberg Finance L.P.
Devises : le dollar américain se stabilise
- Le dollar américain a perdu environ 12 % de sa valeur par rapport au franc suisse au cours de l’année et oscille actuellement autour de 0,80. À court terme, une certaine stabilisation semble se dessiner. À moyen terme, nous prévoyons toutefois une nouvelle baisse du dollar américain, car la confiance dans la monnaie de référence mondiale s’érode de plus en plus en raison de la politique commerciale agressive des États-Unis et des attaques politiques contre l’indépendance de la Réserve fédérale américaine.
- Le cours EUR/CHF a atteint un nouveau plus bas à 0,92. Il semble que l’incertitude politique en Europe, notamment en France, commence à influencer nettement le taux de change. Nous continuons à tabler sur une demande élevée et durable pour le franc suisse, car les capitaux mondiaux affluent vers la Suisse malgré des taux d’intérêt très bas. Cela souligne le fait que pour de nombreux investisseurs internationaux, la sécurité et la stabilité sont actuellement plus importantes que le rendement.
Euro et dollar face au franc suisse (12 mois)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Or : évolution volatile des cours
- Le prix de l’or a connu des fluctuations importantes ces dernières semaines, déclenchées par une vague massive de spéculation, alimentée principalement par une forte demande des acteurs du marché asiatique. En Inde, les importations ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de dix ans à l’approche des fêtes (Dhanteras, Diwali), tandis qu’en Chine, selon le World Gold Council, une augmentation significative de la demande a été enregistrée dans les segments du commerce de gros et des ETF.
- À son plus haut niveau, le prix de l’once d’or a atteint près de 4’400 dollars américains, établissant ainsi un nouveau record. Entretemps, toutefois, la dynamique s’est nettement affaiblie : la correction de ces derniers jours a ramené le prix à environ 4’000 dollars américains l’once. Le prix au kilo en francs suisses est autour de 106’000.
- Nous considérons que la forte hausse récente était nettement exagérée et principalement due à des flux spéculatifs à court terme. La correction qui a suivi était à notre avis saine et nécessaire, car elle a éliminé du marché une grande partie des positions purement spéculatives. Nous maintenons notre évaluation à long terme de l’or comme un actif réel solide avec des propriétés de préservation de valeur.
Indices des matières premières (12 mois)
Source : Bloomberg Finance L.P.
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La présente publication sert uniquement à des fins informatives. Il ne s’agit ni d’une offre ni d’une recommandation d’acquisition ou de vente d’instruments financiers ou de prestations bancaires. La publication a été créée avec le concours d’Aquila. Nous n’en garantissons pas l’exactitude ni l’exhaustivité.