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Flash Placements Juin 2025

Le PIB américain se contracte légèrement, tandis que l'inflation et le déficit budgétaire rendent les baisses de taux d'intérêt difficiles. La zone euro progresse grâce à l'Allemagne, mais aucune croissance n'est attendue pour la Suisse.

02.06.2025

Executive Summary

 

  • Le PIB réel pour les États-Unis diminue de 0,3% au premier trimestre. Le marché du travail reste solide, tandis que l’inflation de base PCE augmente, ne laissant aucune marge de manoeuvre pour une baisse des taux d’intérêt. L’incertitude politique et un déficit budgétaire durablement élevé aggravent la situation.
  • La croissance dans la zone euro a pu progresser de 0,4% grâce à la reprise en Allemagne. Pour la Suisse, on s’attend à une « croissance zéro ». La force du franc suisse a une influence négative pour notre pays.
  • Moody’s abaisse la note des emprunts d’État américains et provoque une légère hausse des rendements. La dette publique et le déficit budgétaire sont cités comme raisons. La Fed devrait continuer à faire une pause.

Évolution des bénéfices au premier trimestre de 2025

  • La majorité des entreprises américaines ont publié leurs résultats pour le premier trimestre. Le bénéfice net a augmenté de 13,8 % en comparaison annuelle. Ce chiffre est à comparer à une croissance de 18,2 % au trimestre précédent.
  • 78 % des entreprises ayant participé à l’enquête sont parvenues à dépasser de 8,6 % en moyenne les estimations nettement revues à la baisse. Au niveau sectoriel, tous les domaines ont dépassé les attentes.
  • Les secteurs défensifs ont dépassé les secteurs cycliques.
  • Ainsi, les entreprises de santé ont pu augmenter leur bénéfice de près de 43 % sur une base de comparaison basse. Les services de communication, qui ont continué à profiter de l’influence de l’IA, ont également enregistré une nette augmentation de plus de 29 %.
  • Les produits de base, les matières premières et l’énergie ont enregistré une baisse des bénéfices par rapport à l’année précédente, le secteur de l’énergie étant celui qui a connu le plus fort recul.
  • Dans le secteur technologique, la croissance des bénéfices a été de 18,4 %, ce qui est toutefois nettement inférieur au trimestre précédent. 
  • Pour le Stoxx Europe 600, en revanche, les bénéfices ont baissé de 3,8 % en lien avec la faible dynamique économique générale. Si l’on exclut le secteur volatil de l’énergie, il en résulte une croissance de 1,3 %. 53 % des entreprises ont dépassé les attentes. Les secteurs qui se sont distingués positivement sont la santé, l’industrie manufacturière et la technologie. 

États-Unis : prévisions de bénéfices en USD sur le S&P 500 par trimestre (30 mois)

V* = Valeur attendue du bénéfice pour le premier et le deuxième trimestre 2025
Source : Bloomberg Finance L.P., les fluctuations massives de 2020/21 sont masquées

Contraction du PIB des États-Unis au premier trimestre

  • Le produit intérieur brut réel des États-Unis s’est contracté de 0,3 % au premier trimestre 2025, sur une base annuelle et corrigée des variations saisonnières. Il s’agit de la première contraction depuis le début de 2022. L’augmentation des importations et la réduction des dépenses publiques y contribuent principalement.
  • Le marché du travail américain s’affaiblit légèrement, mais reste solide avec 177’000 emplois créés en dehors de l’agriculture. Le chômage se situe à un niveau historiquement bas de 4,2 % et le taux d’activité augmente légèrement à 62,6 %.
  • L’inflation de base PCE, la mesure préférée de la Fed en matière d’inflation, a augmenté de 3,5% au premier trimestre, contre 2,6 % au trimestre précédent, ce qui laisse peu de marge de manœuvre à la banque centrale pour répondre au souhait du président d’abaisser les taux directeurs. Enfin, les directeurs d’achat s’attendent eux aussi à une pression croissante sur les prix face à la menace des droits de douane. Les prévisions d’inflation internes de la Fed pour l’année en cours se situent actuellement entre 3,5 % et 4,0 %.
  • La politique douanière erratique, le licenciement de fonctionnaires fédéraux dans le cadre du programme d’amélioration de l’efficacité gouvernementale, les dépenses supplémentaires ainsi que le paquet fiscal déjà approuvé par la Chambre des représentants contribuent à l’incertitude. Ce dernier doit en revanche fournir des impulsions conjoncturelles à partir de 2026. Le déficit budgétaire, qui atteint un niveau record en temps de paix, devrait ainsi se poursuivre.
  • Dans la zone euro, le produit intérieur a progressé de 0,4 % au premier trimestre, contre 0,2 % au trimestre précédent. Les indices des directeurs d’achat ainsi que les valeurs d’enquête du ZEW pour les attentes de croissance s’y redressent, notamment grâce à un fort mouvement d’inversion en Allemagne, où une reprise se dessine depuis fin 2024.
  • La Suisse publiera ses chiffres de croissance économique au ­début du mois de juin. Sur la base des données déjà disponibles, telles que les indices des directeurs d’achat, l’indicateur KOF et la confiance des consommateurs, on peut s’attendre à une croissance proche de zéro après une croissance de 0,2% au quatrième trimestre 2024. La force du franc suisse influence négativement la situation.
  • Les chiffres des exportations chinoises pour le mois d’avril ont augmenté de 8,1 % et défient à première vue les effets du conflit commercial avec les États-Unis. Les importations ont légèrement baissé de 0,2 %. Les flux commerciaux avec les États-Unis ont toutefois connu une chute sensible. La Chine utilise délibérément le Vietnam comme pays de transit pour acheminer ses marchandises vers les États-Unis.
  • Le commerce mondial subit un coup de frein à cause des menaces d’obstacles au commerce, mais il est difficile de le quantifier – d’autant plus que les négociations et le respect des accords sont totalement ouverts. De plus, les accords annoncés en grande pompe ne sont que de petits pas. La Grande-Bretagne etla Chine ont pris les devants.

États-Unis : inflation PCE core rate (depuis 2010)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Suisse : PIB vs. indicateurs normalisés et alignés (6 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Moody’s abaisse la note des États-Unis à Aa1

  • L’agence de notation Moody’s suit l’exemple de Fitch et Standard & Poor’s et abaisse la note de crédit des obligations d’État américaines à Aa1 – au grand dam de l’administration ­Trump. L’agence de notation a cité comme raisons le niveau ­élevé de la dette publique, la persistance d’un déficit budgétaire important et l’insuffisance de contre-mesures. La perspective a été relevée de négative à stable, compte tenu de la taille du marché, de la dynamique économique positive, du statut de monnaie de réserve et de l’indépendance de la Fed.
  • Par la suite, les futures sur actions américaines ont été légèrement sous pression et les rendements ont nettement augmenté sur l’ensemble des échéances. Les taux d’intérêt des emprunts d’État à 30 ans ont dépassé les 5 % et se sont ainsi rapprochés des niveaux de 2023, de 2006 et 2007.
  • L’abaissement de la note à Aa1 n’entraînera pas de majoration notable des taux d’intérêt, ni d’autres conséquences négatives durables, d’autant plus que Moody’s n’a fait que suivre avec du retard la décision des deux autres principales agences de notation, ce qu’elle aurait dû faire depuis longtemps. Toutefois, le moment choisi par Moody’s peut être interprété comme une invitation au gouvernement américain à mener une politique budgétaire réfléchie. Un déficit budgétaire de plus de 6,5 % et un service de la dette qui représente désormais le poste de dépenses le plus important imposent des limites strictes à la volonté de dépenser et à la politique budgétaire.
  • Les principales banques centrales décideront de leurs prochaines mesures entre le 5 et le 19 juin. La BCE (5 juin) et la BNS (19 juin) devraient chacune baisser leurs taux de 25 points de base, à 2,0 % et 0,0 %. Les marchés à terme prévoient une nouvelle baisse d’ici la fin de l’année.
  • La Fed (18 juin) laissera pour l’instant son taux directeur inchangé à 4,5 % en raison des incertitudes sur les prévisions d’inflation liées à la politique commerciale de l’administration Trump, à une éventuelle dévaluation du dollar et au débat sur le budget, et ne cédera pas aux pressions du président Donald Trump. Une décision de maintien des taux est également attendue de la la Banque d’Angleterre. Des baisses de taux de 50 points de base sont attendues pour les deux banques centrales d’ici la fin de l’année.
  • Les taux d’inflation sont toujours en baisse dans la plupart des pays. La baisse des prix de l’énergie, qui sont sous pression en raison de l’augmentation de la production des pays de l’OPEP+, contribue à cette évolution. Si l’on tient compte du taux d’inflation sous-jacent, une consolidation à des niveaux toujours élevés se dessine. Dans la zone euro et en Grande-Bretagne, elle commence déjà à remonter. La Suisse occupe également une position particulière à cet égard.

États-Unis : obligations d’État – rendements 2/10/30 ans (2 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

États-Unis : écart de rendement 30 ans – 2 ans vs. taux d’inflation en % (5 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Obligations : une certaine accalmie est constatée

  • Actuellement, les rendements des emprunts d’État à 10 ans sont de 4,6 % aux États-Unis, de 2,6 % en Allemagne et de 0,4 % en Suisse. Les mesures erratiques de l’administration Trump ont érodé la confiance dans les bons du Trésor américain. Il semble toutefois qu’il existe au sein de l’administration une certaine sensibilité à la baisse des cours des obligations, car celle-ci augmente en contrepartie le service de la dette américaine. L’agence de notation Moody’s place aussi au premier plan cet état de fait, avec une référence aux conséquences des négociations sur le paquet fiscal, pour justifier son abaissement de la note des États-Unis.
  • En Europe, la situation est différente : les rendements ont de nouveau légèrement baissé malgré l’annonce de nouveaux programmes fiscaux financés par la dette (armement, infrastructure). Contrairement aux États-Unis, il existe ici une certaine imagination concernant les baisses de taux d’intérêt par la BCE, ce qui se reflète également sur l’extrémité longue de la courbe des taux.
  • Les spreads sur les obligations à haut rendement et les obligations d’entreprises, ainsi que sur les marchés émergents, se sont également resserrés. Nous maintenons notre évaluation de cette classe d’actifs comme « peu attrayante ».

Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans (5 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Actions : une partie de redressement depuis le « Liberation Day »

  • L’exceptionnalisme américain ne s’effrite pas seulement, il est désormais sérieusement remis en question. Le « Liberation Day » a représenté un tournant décisif dans l’ordre commercial basé sur des règles, qui a durablement endommagé la confiance dans les États-Unis. 
  • Depuis la forte chute qui en a résulté, les marchés boursiers se sont certes nettement redressés, mais les indices boursiers américains n’ont jusqu’à présent évolué que modérément. Les rapports des entreprises sur le premier trimestre ont été en grande partie supérieurs aux attentes, ce qui a également con­tribué à l’émergence d’un sentiment à nouveau positif pour les marchés boursiers. Il reste à voir comment la thématique des droits de douane se concrétisera au cours de l’année dans les prochains arrêtés de comptes.
  • La surperformance des marchés d’actions européens est toujours frappante. En raison de valorisations avantageuses et de caractéristiques défensives, on estime qu’il existe un potentiel supplémentaire de surperformance des marchés d’actions ­européens dans le contexte des grands programmes budgétaires (infrastructures, armement).
  • Dans l’ensemble, nous restons modérément positifs quant à l’évolution future des marchés des actions. Le déplacement de capitaux d’investissement des secteurs de croissance vers des secteurs plus défensifs pourrait se poursuivre, tout comme celui des États-Unis vers l’Europe.

Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale

Source : Bloomberg Finance L.P.

Devises : dévaluation du dollar américain freinée

  • Le dollar américain a entamé une phase de consolidation après l’accès de faiblesse de mars/avril. Celle-ci résulte d’une modification du fixing quotidien du yuan par la PBOC, que l’on peut considérer comme un « outil » face à la politique commerciale américaine. Ainsi, le taux du fixing a été abaissé d’environ 7,30 yuans à environ 7,20 yuans, ce qui correspond à une réévaluation du yuan. Dans le conflit commercial avec les États-Unis, cela doit être compris comme un signal de concession de la part de la Chine, car celle-ci souhaite un dollar américain plus faible.
  • Le taux de change EUR/CHF s’est à nouveau stabilisé autour de 0,94. La forte demande de CHF, surtout après les réactions négatives du marché en avril, semble s’être à nouveau atténuée. Au moins une nouvelle baisse des taux d’intérêt de la BNS à 0 % semble déjà avoir été intégrée dans le cours de change de cette paire de devises.

Euro et dollar contre franc (1 an)

Source : Bloomberg Finance L.P.

L’or, un ancrage parfait dans un système financier volatil

  • Après que le prix de l’once d’or a atteint de nouveaux records au-dessus de la barre des 3’500 USD l’once, dans un climat de surachat extrême, une nouvelle phase de consolidation a eu lieu. Celle-ci était d’ailleurs nécessaire afin de créer une base saine pour de nouvelles hausses de cours. 
  • Dans l’ensemble, nous continuons à voir un environnement parfait pour l’or : la perte de confiance dans le dollar américain a une influence négative sur les monnaies fiduciaires, l’inflation semble repartir à la hausse (surtout aux États-Unis) et l’incertitude mondiale (commerce, géopolitique) persiste. Tout cela rend le métal précieux, dont la disponibilité est limitée, très attrayant. De plus, de nombreuses banques centrales restent acheteuses d’or d’une manière manifestement indépendante du prix. Les autres métaux précieux commencent également à attirer l’attention des investisseurs.
  • Pour toutes ces raisons, nous continuons d’estimer que l’évolution du prix de l’or est très positive. D’un point de vue stratégique, l’or est un élément indispensable d’un portefeuille bien diversifié.

Or et argent en $ par once (2 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Évolution des bénéfices au premier trimestre de 2025

  • La majorité des entreprises américaines ont publié leurs résultats pour le premier trimestre. Le bénéfice net a augmenté de 13,8 % en comparaison annuelle. Ce chiffre est à comparer à une croissance de 18,2 % au trimestre précédent.
  • 78 % des entreprises ayant participé à l’enquête sont parvenues à dépasser de 8,6 % en moyenne les estimations nettement revues à la baisse. Au niveau sectoriel, tous les domaines ont dépassé les attentes.
  • Les secteurs défensifs ont dépassé les secteurs cycliques.
  • Ainsi, les entreprises de santé ont pu augmenter leur bénéfice de près de 43 % sur une base de comparaison basse. Les services de communication, qui ont continué à profiter de l’influence de l’IA, ont également enregistré une nette augmentation de plus de 29 %.
  • Les produits de base, les matières premières et l’énergie ont enregistré une baisse des bénéfices par rapport à l’année précédente, le secteur de l’énergie étant celui qui a connu le plus fort recul.
  • Dans le secteur technologique, la croissance des bénéfices a été de 18,4 %, ce qui est toutefois nettement inférieur au trimestre précédent. 
  • Pour le Stoxx Europe 600, en revanche, les bénéfices ont baissé de 3,8 % en lien avec la faible dynamique économique générale. Si l’on exclut le secteur volatil de l’énergie, il en résulte une croissance de 1,3 %. 53 % des entreprises ont dépassé les attentes. Les secteurs qui se sont distingués positivement sont la santé, l’industrie manufacturière et la technologie. 

États-Unis : prévisions de bénéfices en USD sur le S&P 500 par trimestre (30 mois)

V* = Valeur attendue du bénéfice pour le premier et le deuxième trimestre 2025
Source : Bloomberg Finance L.P., les fluctuations massives de 2020/21 sont masquées

Contraction du PIB des États-Unis au premier trimestre

  • Le produit intérieur brut réel des États-Unis s’est contracté de 0,3 % au premier trimestre 2025, sur une base annuelle et corrigée des variations saisonnières. Il s’agit de la première contraction depuis le début de 2022. L’augmentation des importations et la réduction des dépenses publiques y contribuent principalement.
  • Le marché du travail américain s’affaiblit légèrement, mais reste solide avec 177’000 emplois créés en dehors de l’agriculture. Le chômage se situe à un niveau historiquement bas de 4,2 % et le taux d’activité augmente légèrement à 62,6 %.
  • L’inflation de base PCE, la mesure préférée de la Fed en matière d’inflation, a augmenté de 3,5% au premier trimestre, contre 2,6 % au trimestre précédent, ce qui laisse peu de marge de manœuvre à la banque centrale pour répondre au souhait du président d’abaisser les taux directeurs. Enfin, les directeurs d’achat s’attendent eux aussi à une pression croissante sur les prix face à la menace des droits de douane. Les prévisions d’inflation internes de la Fed pour l’année en cours se situent actuellement entre 3,5 % et 4,0 %.
  • La politique douanière erratique, le licenciement de fonctionnaires fédéraux dans le cadre du programme d’amélioration de l’efficacité gouvernementale, les dépenses supplémentaires ainsi que le paquet fiscal déjà approuvé par la Chambre des représentants contribuent à l’incertitude. Ce dernier doit en revanche fournir des impulsions conjoncturelles à partir de 2026. Le déficit budgétaire, qui atteint un niveau record en temps de paix, devrait ainsi se poursuivre.
  • Dans la zone euro, le produit intérieur a progressé de 0,4 % au premier trimestre, contre 0,2 % au trimestre précédent. Les indices des directeurs d’achat ainsi que les valeurs d’enquête du ZEW pour les attentes de croissance s’y redressent, notamment grâce à un fort mouvement d’inversion en Allemagne, où une reprise se dessine depuis fin 2024.
  • La Suisse publiera ses chiffres de croissance économique au ­début du mois de juin. Sur la base des données déjà disponibles, telles que les indices des directeurs d’achat, l’indicateur KOF et la confiance des consommateurs, on peut s’attendre à une croissance proche de zéro après une croissance de 0,2% au quatrième trimestre 2024. La force du franc suisse influence négativement la situation.
  • Les chiffres des exportations chinoises pour le mois d’avril ont augmenté de 8,1 % et défient à première vue les effets du conflit commercial avec les États-Unis. Les importations ont légèrement baissé de 0,2 %. Les flux commerciaux avec les États-Unis ont toutefois connu une chute sensible. La Chine utilise délibérément le Vietnam comme pays de transit pour acheminer ses marchandises vers les États-Unis.
  • Le commerce mondial subit un coup de frein à cause des menaces d’obstacles au commerce, mais il est difficile de le quantifier – d’autant plus que les négociations et le respect des accords sont totalement ouverts. De plus, les accords annoncés en grande pompe ne sont que de petits pas. La Grande-Bretagne etla Chine ont pris les devants.

États-Unis : inflation PCE core rate (depuis 2010)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Suisse : PIB vs. indicateurs normalisés et alignés (6 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Moody’s abaisse la note des États-Unis à Aa1

  • L’agence de notation Moody’s suit l’exemple de Fitch et Standard & Poor’s et abaisse la note de crédit des obligations d’État américaines à Aa1 – au grand dam de l’administration ­Trump. L’agence de notation a cité comme raisons le niveau ­élevé de la dette publique, la persistance d’un déficit budgétaire important et l’insuffisance de contre-mesures. La perspective a été relevée de négative à stable, compte tenu de la taille du marché, de la dynamique économique positive, du statut de monnaie de réserve et de l’indépendance de la Fed.
  • Par la suite, les futures sur actions américaines ont été légèrement sous pression et les rendements ont nettement augmenté sur l’ensemble des échéances. Les taux d’intérêt des emprunts d’État à 30 ans ont dépassé les 5 % et se sont ainsi rapprochés des niveaux de 2023, de 2006 et 2007.
  • L’abaissement de la note à Aa1 n’entraînera pas de majoration notable des taux d’intérêt, ni d’autres conséquences négatives durables, d’autant plus que Moody’s n’a fait que suivre avec du retard la décision des deux autres principales agences de notation, ce qu’elle aurait dû faire depuis longtemps. Toutefois, le moment choisi par Moody’s peut être interprété comme une invitation au gouvernement américain à mener une politique budgétaire réfléchie. Un déficit budgétaire de plus de 6,5 % et un service de la dette qui représente désormais le poste de dépenses le plus important imposent des limites strictes à la volonté de dépenser et à la politique budgétaire.
  • Les principales banques centrales décideront de leurs prochaines mesures entre le 5 et le 19 juin. La BCE (5 juin) et la BNS (19 juin) devraient chacune baisser leurs taux de 25 points de base, à 2,0 % et 0,0 %. Les marchés à terme prévoient une nouvelle baisse d’ici la fin de l’année.
  • La Fed (18 juin) laissera pour l’instant son taux directeur inchangé à 4,5 % en raison des incertitudes sur les prévisions d’inflation liées à la politique commerciale de l’administration Trump, à une éventuelle dévaluation du dollar et au débat sur le budget, et ne cédera pas aux pressions du président Donald Trump. Une décision de maintien des taux est également attendue de la la Banque d’Angleterre. Des baisses de taux de 50 points de base sont attendues pour les deux banques centrales d’ici la fin de l’année.
  • Les taux d’inflation sont toujours en baisse dans la plupart des pays. La baisse des prix de l’énergie, qui sont sous pression en raison de l’augmentation de la production des pays de l’OPEP+, contribue à cette évolution. Si l’on tient compte du taux d’inflation sous-jacent, une consolidation à des niveaux toujours élevés se dessine. Dans la zone euro et en Grande-Bretagne, elle commence déjà à remonter. La Suisse occupe également une position particulière à cet égard.

États-Unis : obligations d’État – rendements 2/10/30 ans (2 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

États-Unis : écart de rendement 30 ans – 2 ans vs. taux d’inflation en % (5 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Obligations : une certaine accalmie est constatée

  • Actuellement, les rendements des emprunts d’État à 10 ans sont de 4,6 % aux États-Unis, de 2,6 % en Allemagne et de 0,4 % en Suisse. Les mesures erratiques de l’administration Trump ont érodé la confiance dans les bons du Trésor américain. Il semble toutefois qu’il existe au sein de l’administration une certaine sensibilité à la baisse des cours des obligations, car celle-ci augmente en contrepartie le service de la dette américaine. L’agence de notation Moody’s place aussi au premier plan cet état de fait, avec une référence aux conséquences des négociations sur le paquet fiscal, pour justifier son abaissement de la note des États-Unis.
  • En Europe, la situation est différente : les rendements ont de nouveau légèrement baissé malgré l’annonce de nouveaux programmes fiscaux financés par la dette (armement, infrastructure). Contrairement aux États-Unis, il existe ici une certaine imagination concernant les baisses de taux d’intérêt par la BCE, ce qui se reflète également sur l’extrémité longue de la courbe des taux.
  • Les spreads sur les obligations à haut rendement et les obligations d’entreprises, ainsi que sur les marchés émergents, se sont également resserrés. Nous maintenons notre évaluation de cette classe d’actifs comme « peu attrayante ».

Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans (5 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Actions : une partie de redressement depuis le « Liberation Day »

  • L’exceptionnalisme américain ne s’effrite pas seulement, il est désormais sérieusement remis en question. Le « Liberation Day » a représenté un tournant décisif dans l’ordre commercial basé sur des règles, qui a durablement endommagé la confiance dans les États-Unis. 
  • Depuis la forte chute qui en a résulté, les marchés boursiers se sont certes nettement redressés, mais les indices boursiers américains n’ont jusqu’à présent évolué que modérément. Les rapports des entreprises sur le premier trimestre ont été en grande partie supérieurs aux attentes, ce qui a également con­tribué à l’émergence d’un sentiment à nouveau positif pour les marchés boursiers. Il reste à voir comment la thématique des droits de douane se concrétisera au cours de l’année dans les prochains arrêtés de comptes.
  • La surperformance des marchés d’actions européens est toujours frappante. En raison de valorisations avantageuses et de caractéristiques défensives, on estime qu’il existe un potentiel supplémentaire de surperformance des marchés d’actions ­européens dans le contexte des grands programmes budgétaires (infrastructures, armement).
  • Dans l’ensemble, nous restons modérément positifs quant à l’évolution future des marchés des actions. Le déplacement de capitaux d’investissement des secteurs de croissance vers des secteurs plus défensifs pourrait se poursuivre, tout comme celui des États-Unis vers l’Europe.

Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale

Source : Bloomberg Finance L.P.

Devises : dévaluation du dollar américain freinée

  • Le dollar américain a entamé une phase de consolidation après l’accès de faiblesse de mars/avril. Celle-ci résulte d’une modification du fixing quotidien du yuan par la PBOC, que l’on peut considérer comme un « outil » face à la politique commerciale américaine. Ainsi, le taux du fixing a été abaissé d’environ 7,30 yuans à environ 7,20 yuans, ce qui correspond à une réévaluation du yuan. Dans le conflit commercial avec les États-Unis, cela doit être compris comme un signal de concession de la part de la Chine, car celle-ci souhaite un dollar américain plus faible.
  • Le taux de change EUR/CHF s’est à nouveau stabilisé autour de 0,94. La forte demande de CHF, surtout après les réactions négatives du marché en avril, semble s’être à nouveau atténuée. Au moins une nouvelle baisse des taux d’intérêt de la BNS à 0 % semble déjà avoir été intégrée dans le cours de change de cette paire de devises.

Euro et dollar contre franc (1 an)

Source : Bloomberg Finance L.P.

L’or, un ancrage parfait dans un système financier volatil

  • Après que le prix de l’once d’or a atteint de nouveaux records au-dessus de la barre des 3’500 USD l’once, dans un climat de surachat extrême, une nouvelle phase de consolidation a eu lieu. Celle-ci était d’ailleurs nécessaire afin de créer une base saine pour de nouvelles hausses de cours. 
  • Dans l’ensemble, nous continuons à voir un environnement parfait pour l’or : la perte de confiance dans le dollar américain a une influence négative sur les monnaies fiduciaires, l’inflation semble repartir à la hausse (surtout aux États-Unis) et l’incertitude mondiale (commerce, géopolitique) persiste. Tout cela rend le métal précieux, dont la disponibilité est limitée, très attrayant. De plus, de nombreuses banques centrales restent acheteuses d’or d’une manière manifestement indépendante du prix. Les autres métaux précieux commencent également à attirer l’attention des investisseurs.
  • Pour toutes ces raisons, nous continuons d’estimer que l’évolution du prix de l’or est très positive. D’un point de vue stratégique, l’or est un élément indispensable d’un portefeuille bien diversifié.

Or et argent en $ par once (2 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

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La présente publication sert uniquement à des fins informatives. Il ne s’agit ni d’une offre ni d’une recommandation d’acquisition ou de vente d’instruments financiers ou de prestations bancaires. La publication a été créée avec le concours d’Aquila. Nous n’en garantissons pas l’exactitude ni l’exhaustivité.

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