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Flash Placements Novembre 2025

Les tensions géopolitiques, la prudence des banques centrales et la vigueur du franc suisse marquent les marchés financiers. La stabilité domine, mais les droits de douane américains et les flux de capitaux freinent de plus en plus la croissance.

30.10.2025

Executive Summary

  • Banques centrales en mode attentiste : La BNS et la BCE ­maintiennent leurs taux inchangés. La Fed devrait les abaisser légèrement, tandis que la Banque du Japon reste prudente face à la faiblesse persistante du yen.
  • Franc suisse recherché : Malgré des taux très bas, le franc continue de bénéficier d’un fort afflux de capitaux interna­tionaux. Les investisseurs privilégient la sécurité plutôt que le rendement.
  • Marchés actions volatils : Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine a ravivé les tensions et provoqué des mouvements quotidiens plus marqués. Nous restons prudemment constructifs, tout en reconnaissant des valorisations élevées.

Les valorisations boursières américaines atteignent des sommets

  • Le ratio CAPE (Cyclically adjusted price-to-earnings) de Shiller est un indicateur de valorisation des marchés actions. Au lieu de s’appuyer sur les bénéfices actuels des entreprises, il utilise les bénéfices moyens réalisés et corrigés de l’inflation sur les dix dernières années. Cela permet de lisser les pics et creux temporaires et d’obtenir une image plus stable : un ratio élevé indique un marché cher, un ratio faible un marché bon marché.
  • Historiquement, des niveaux élevés du ratio CAPE ont été associés à des rendements futurs plus faibles, voire négatifs. Autrement dit, lorsque le marché a été aussi cher qu’aujourd’hui, les investisseurs ont souvent enregistré des performances décevantes au cours de la décennie suivante.
  • Avec une valeur actuelle de 39, nous atteignons des niveaux comparables à ceux de la bulle technologique de 2000 et de la fin de l’année 2021. La période du graphique s’arrête en 2015 car les rendements réels sur dix ans ne sont pas encore entièrement disponibles au-delà de cette date.
  • Un moteur essentiel de cette euphorie est l’intelligence artificielle (IA) : les grandes entreprises technologiques sont perçues comme des « moteurs de croissance du futur », ce qui alimente la hausse des cours. Si cette croissance ne se matérialise pas, les valorisations élevées pourraient représenter un risque. Pour l’instant, la dynamique bénéficiaire reste solide et le momentum favorable. Nous recommandons toutefois la prudence et maintenons une position neutre en actions, tout en sous-­pondérant tactiquement le marché américain au sein de la classe d’actifs.

Ratio CAPE et rendements réels des actions aux États-Unis, 1881–2015

Source : Robert Shiller, Yale University

Droits de douane, shutdown et faiblesse de la demande

  • Le KOF a abaissé ses prévisions de croissance du PIB réel pour la Suisse en 2026 à environ 0,9 %, soit une réduction d’environ 0,6 point de pourcentage par rapport aux estimations précédentes. Pour l’année en cours, la prévision reste de 1,4 %. Nous anticipons toujours une croissance de 1,2 % en 2025 et 0,8 % en 2026, notamment en raison d’un franc suisse structurellement fort.
  • Après le choc tarifaire d’août, les exportations suisses vers les États-Unis ont chuté de plus d’un cinquième (–22,1 %). En septembre 2025, elles ont connu un rebond marqué de près de 43 % par rapport au mois précédent, principalement grâce aux secteurs pharmaceutique et chimique. Malgré cette reprise, les exportations vers les États-Unis ont reculé de 8 % au total au troisième trimestre.
  • Depuis le 1er octobre 2025, les États-Unis connaissent un shutdown partiel de l’administration fédérale, le Congrès n’ayant pas approuvé l’ensemble des dépenses. Au-delà de la suspension directe de la production et des services publics, ce sont surtout les fonctionnaires fédéraux, contraints de travailler sans salaire ou en congé forcé, ainsi que les entreprises sous contrat, qui en subissent les conséquences en attendant des autorisations ou des commandes publiques. Les effets économiques restent limités tant que le shutdown est de courte durée. Mais les attentes actuelles laissent présager une situation prolongée jusqu’en novembre. Le shutdown le plus long (35 jours) avait coûté au moins 11 milliards USD de production économique selon le Congressional Budget Office.
  • En Allemagne, l’industrie manufacturière reste engluée dans une phase de faiblesse persistante, marquée par une demande insuffisante. L’État a certes accru ses investissements, ce qui améliore légèrement les perspectives économiques, mais cet effet restera limité si les ménages et les entreprises n’augmentent pas leurs dépenses. La faiblesse des salaires réels et la hausse des impôts réduisent la consommation privée, tandis que les carnets de commandes vides freinent l’investissement. Cela crée un cercle vicieux où la faible demande entraîne une sous-utilisation des capacités, ce qui décourage encore davantage l’investissement.
  • La France reste elle aussi sous pression. Après la dégradation de sa note par Fitch en septembre, Standard & Poor’s a abaissé la sienne de AA- à A+, et Moody’s a révisé sa perspective à « négative ». Ces dégradations reflètent une perception accrue des risques concernant les finances publiques françaises et l’instabilité politique. Le Premier ministre Lecornu doit présenter un budget pour 2026 et, dans un parlement fortement fragmenté, devra trouver des compromis de tous côtés. Une tâche herculéenne.

Allemagne : l’industrie reste sous pression

Source : Bloomberg Finance L.P.

États-Unis : Indice de confiance des consommateurs – ­Université du Michigan

Source : Bloomberg Finance L.P.

Politique monétaire entre patience et risque

  • La BNS maintient actuellement son taux directeur à 0 % et ne voit pour l’instant aucun besoin d’agir. L’inflation s’élevait en septembre à 0,2 % sur un an et l’inflation de base (hors énergie et alimentation) à 0,7 %. L’évolution des prix reste donc stable dans la fourchette cible de 0 à 2 %.
  • Malgré le ralentissement conjoncturel et les risques liés aux tarifs américains, la BNS considère la situation économique comme globalement stable. Si la conjoncture devait se détériorer davantage ou si le franc suisse continuait de s’apprécier, augmentant ainsi les risques de déflation, une réaction de la banque centrale serait envisageable. La prochaine évaluation de la politique monétaire est prévue pour décembre.
  • La BCE a laissé son taux directeur inchangé à 2 % et a clairement signalé qu’elle ne prévoyait pas de nouvelle mesure pour l’instant. L’inflation dans la zone euro s’est stabilisée à proximité de l’objectif – 2,2 % en septembre 2025. La BCE adopte une stratégie d’attente afin d’évaluer l’impact des baisses de taux précédentes.
  • Des baisses trop rapides pourraient relancer les pressions inflationnistes, tandis que des hausses freineraient une reprise fragile. Le tableau économique reste contrasté : des pays comme l’Espagne ou l’Irlande affichent une croissance robuste, tandis que l’Allemagne et l’Italie montrent des signes de faiblesse.
  • La Fed a réduit ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, plaçant ainsi la fourchette entre 3,75 % et 4,00 %. Malgré une inflation légèrement plus élevée en raison des tarifs douaniers et des prix de l’énergie, la Fed met l’accent sur la stabilisation de l’économie. Elle considère ces pressions comme temporaires et anticipe une détente à mesure que la demande ralentira.
  • Le taux directeur de la Banque du Japon est actuellement de 0,5 %, et une hausse n’est attendue qu’à la fin de l’année au plus tôt, après l’élection de la Première ministre Sanae Takaichi. Bien que l’inflation soit supérieure à l’objectif de 2 % depuis plus de trois ans, la banque centrale souhaite éviter de freiner trop brutalement la conjoncture et mise donc sur une normalisation progressive de sa politique.
  • Un défi central réside dans la faiblesse du yen, qui s’est fortement déprécié par rapport aux principales devises. Cette évolution a certes des effets positifs sur les exportations, mais elle entraîne également une hausse des prix à l’importation et pèse sur le pouvoir d’achat des ménages. La Banque du Japon se trouve ainsi, comme la plupart des autres banques centrales, sous pression: attendre trop longtemps pourrait raviver l’inflation, tandis qu’un relèvement prématuré des taux risquerait de compromettre la reprise économique.

Suisse : taux directeur de la BNS, Saron 6 mois et rendement des obligations fédérales à 10 ans (3 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Dette publique en % du produit intérieur brut (PIB)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Marchés obligataires : tendance toujours favorable

  • Actuellement, les rendements des obligations d’État à 10 ans s’élèvent à 4 % aux États-Unis, 2,6 % en Allemagne et 0,15 % en Suisse. La tendance positive se poursuit donc sur les marchés obligataires, malgré l’endettement public croissant dans plusieurs pays.
  • La situation en France est particulièrement remarquable : malgré les tensions politiques et les difficultés budgétaires, le marché obligataire est resté stable. Ni la dégradation de la note de crédit ni les problèmes budgétaires n’ont provoqué de turbulences majeures. Cette évolution reflète avant tout une rallye de soulagement, car les difficultés étaient déjà largement anticipées et intégrées dans les prix.
  • Autre élément notable : l’élection de la nouvelle Première ministre japonaise Sanae Takaichi. Considérée comme une « colombe » sur le plan monétaire, elle prône une politique bud­gétaire expansionniste avec des dépenses publiques accrues. Malgré une dette publique équivalant à 2,5 fois le PIB, le Japon ne subit pas de pressions immédiates, car plus de 90 % de cette dette est détenue par des investisseurs nationaux.

Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans en % (5 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Marchés actions : la volatilité fait son retour

  • La nervosité a récemment augmenté sur les marchés actions. 
    Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, longtemps ignoré par les investisseurs, est revenu sur le devant de la scène et provoque de fortes fluctuations. Le Nasdaq (+18 %) et le S&P 500 (+14 %) ont reculé par rapport à leurs sommets. Le début de la saison des résultats du troisième trimestre replace les fondamentaux des entreprises au centre de l’attention – jusqu’ici, la majorité des publications ont été positives.
  • En Europe, les marchés restent bien orientés. Le SMI a lui aussi progressé ces dernières semaines, soutenu en particulier par Nestlé, et affiche désormais +9 % depuis le début de l’année.
  • À moyen terme, les droits de douane et une inflation persistante pourraient pénaliser la consommation privée et les investissements des entreprises. Nous maintenons néanmoins notre appréciation prudemment constructive à l’égard des marchés actions. Dans le même temps, nous rappelons une fois de plus que les valorisations dans plusieurs segments de marché, en particulier aux États-Unis, sont déjà nettement élevées, ce qui accroît leur vulnérabilité aux corrections.

Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale

Source : Bloomberg Finance L.P.

Devises : le franc suisse reste recherché

  • Le dollar américain a perdu environ 12 % de sa valeur face au franc suisse depuis le début de l’année et se situe actuellement autour de 0,80. À court terme, une stabilisation semble se dessiner. À moyen terme, nous anticipons cependant une nouvelle baisse du dollar, car la confiance dans la monnaie de réserve mondiale continue d’être érodée par la politique commerciale agressive des États-Unis et les attaques politiques contre l’indépendance de la Réserve fédérale.
  • Le cours EUR/CHF a atteint un nouveau creux à 0,92. L’incertitude politique en Europe, notamment en France, commence clairement à peser sur le taux de change. La Banque nationale suisse se retrouve ainsi dans une position délicate et les observateurs de marché s’attendent à une intervention accrue sur le marché des changes pour éviter un retour à des taux d’intérêt négatifs.
  • Nous anticipons une demande durablement élevée pour le franc suisse, car les taux d’intérêt très bas n’empêchent pas les flux de capitaux internationaux de se diriger vers la Suisse, où la sécurité prime actuellement sur le rendement.

Euro et dollar face au franc suisse (12 mois)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Or : des forces spéculatives à l’œuvre

  • Au cours des dernières semaines, le prix de l’or a connu une vague spéculative marquée, alimentée principalement par une forte demande asiatique. En Inde, les importations ont atteint un plus haut de dix ans à l’approche des fêtes (Dhanteras, ­Diwali). En Chine, le World Gold Council a signalé une forte hausse de la demande dans les segments de gros et des ETF.
  • Au plus fort de la hausse, le prix de l’once d’or a grimpé jusqu’à 4’400 USD, atteignant ainsi un nouveau record. Depuis, le marché a connu une correction saine, ramenant le prix autour de 4’100 USD l’once. Le prix du kilo en francs suisses s’élève actuellement à environ 103’000 CHF.
  • Nous estimons que cette envolée a été largement exagérée et principalement alimentée par des investisseurs spéculatifs à court terme. La correction a permis d’éliminer ces positions spéculatives excessives. Notre évaluation à long terme reste inchangée : nous considérons l’or comme une valeur réelle défensive avec un rôle de préservation du patrimoine solidement établi.

Indices des matières premières (12 mois)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Les valorisations boursières américaines atteignent des sommets

  • Le ratio CAPE (Cyclically adjusted price-to-earnings) de Shiller est un indicateur de valorisation des marchés actions. Au lieu de s’appuyer sur les bénéfices actuels des entreprises, il utilise les bénéfices moyens réalisés et corrigés de l’inflation sur les dix dernières années. Cela permet de lisser les pics et creux temporaires et d’obtenir une image plus stable : un ratio élevé indique un marché cher, un ratio faible un marché bon marché.
  • Historiquement, des niveaux élevés du ratio CAPE ont été associés à des rendements futurs plus faibles, voire négatifs. Autrement dit, lorsque le marché a été aussi cher qu’aujourd’hui, les investisseurs ont souvent enregistré des performances décevantes au cours de la décennie suivante.
  • Avec une valeur actuelle de 39, nous atteignons des niveaux comparables à ceux de la bulle technologique de 2000 et de la fin de l’année 2021. La période du graphique s’arrête en 2015 car les rendements réels sur dix ans ne sont pas encore entièrement disponibles au-delà de cette date.
  • Un moteur essentiel de cette euphorie est l’intelligence artificielle (IA) : les grandes entreprises technologiques sont perçues comme des « moteurs de croissance du futur », ce qui alimente la hausse des cours. Si cette croissance ne se matérialise pas, les valorisations élevées pourraient représenter un risque. Pour l’instant, la dynamique bénéficiaire reste solide et le momentum favorable. Nous recommandons toutefois la prudence et maintenons une position neutre en actions, tout en sous-­pondérant tactiquement le marché américain au sein de la classe d’actifs.

Ratio CAPE et rendements réels des actions aux États-Unis, 1881–2015

Source : Robert Shiller, Yale University

Droits de douane, shutdown et faiblesse de la demande

  • Le KOF a abaissé ses prévisions de croissance du PIB réel pour la Suisse en 2026 à environ 0,9 %, soit une réduction d’environ 0,6 point de pourcentage par rapport aux estimations précédentes. Pour l’année en cours, la prévision reste de 1,4 %. Nous anticipons toujours une croissance de 1,2 % en 2025 et 0,8 % en 2026, notamment en raison d’un franc suisse structurellement fort.
  • Après le choc tarifaire d’août, les exportations suisses vers les États-Unis ont chuté de plus d’un cinquième (–22,1 %). En septembre 2025, elles ont connu un rebond marqué de près de 43 % par rapport au mois précédent, principalement grâce aux secteurs pharmaceutique et chimique. Malgré cette reprise, les exportations vers les États-Unis ont reculé de 8 % au total au troisième trimestre.
  • Depuis le 1er octobre 2025, les États-Unis connaissent un shutdown partiel de l’administration fédérale, le Congrès n’ayant pas approuvé l’ensemble des dépenses. Au-delà de la suspension directe de la production et des services publics, ce sont surtout les fonctionnaires fédéraux, contraints de travailler sans salaire ou en congé forcé, ainsi que les entreprises sous contrat, qui en subissent les conséquences en attendant des autorisations ou des commandes publiques. Les effets économiques restent limités tant que le shutdown est de courte durée. Mais les attentes actuelles laissent présager une situation prolongée jusqu’en novembre. Le shutdown le plus long (35 jours) avait coûté au moins 11 milliards USD de production économique selon le Congressional Budget Office.
  • En Allemagne, l’industrie manufacturière reste engluée dans une phase de faiblesse persistante, marquée par une demande insuffisante. L’État a certes accru ses investissements, ce qui améliore légèrement les perspectives économiques, mais cet effet restera limité si les ménages et les entreprises n’augmentent pas leurs dépenses. La faiblesse des salaires réels et la hausse des impôts réduisent la consommation privée, tandis que les carnets de commandes vides freinent l’investissement. Cela crée un cercle vicieux où la faible demande entraîne une sous-utilisation des capacités, ce qui décourage encore davantage l’investissement.
  • La France reste elle aussi sous pression. Après la dégradation de sa note par Fitch en septembre, Standard & Poor’s a abaissé la sienne de AA- à A+, et Moody’s a révisé sa perspective à « négative ». Ces dégradations reflètent une perception accrue des risques concernant les finances publiques françaises et l’instabilité politique. Le Premier ministre Lecornu doit présenter un budget pour 2026 et, dans un parlement fortement fragmenté, devra trouver des compromis de tous côtés. Une tâche herculéenne.

Allemagne : l’industrie reste sous pression

Source : Bloomberg Finance L.P.

États-Unis : Indice de confiance des consommateurs – ­Université du Michigan

Source : Bloomberg Finance L.P.

Politique monétaire entre patience et risque

  • La BNS maintient actuellement son taux directeur à 0 % et ne voit pour l’instant aucun besoin d’agir. L’inflation s’élevait en septembre à 0,2 % sur un an et l’inflation de base (hors énergie et alimentation) à 0,7 %. L’évolution des prix reste donc stable dans la fourchette cible de 0 à 2 %.
  • Malgré le ralentissement conjoncturel et les risques liés aux tarifs américains, la BNS considère la situation économique comme globalement stable. Si la conjoncture devait se détériorer davantage ou si le franc suisse continuait de s’apprécier, augmentant ainsi les risques de déflation, une réaction de la banque centrale serait envisageable. La prochaine évaluation de la politique monétaire est prévue pour décembre.
  • La BCE a laissé son taux directeur inchangé à 2 % et a clairement signalé qu’elle ne prévoyait pas de nouvelle mesure pour l’instant. L’inflation dans la zone euro s’est stabilisée à proximité de l’objectif – 2,2 % en septembre 2025. La BCE adopte une stratégie d’attente afin d’évaluer l’impact des baisses de taux précédentes.
  • Des baisses trop rapides pourraient relancer les pressions inflationnistes, tandis que des hausses freineraient une reprise fragile. Le tableau économique reste contrasté : des pays comme l’Espagne ou l’Irlande affichent une croissance robuste, tandis que l’Allemagne et l’Italie montrent des signes de faiblesse.
  • La Fed a réduit ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, plaçant ainsi la fourchette entre 3,75 % et 4,00 %. Malgré une inflation légèrement plus élevée en raison des tarifs douaniers et des prix de l’énergie, la Fed met l’accent sur la stabilisation de l’économie. Elle considère ces pressions comme temporaires et anticipe une détente à mesure que la demande ralentira.
  • Le taux directeur de la Banque du Japon est actuellement de 0,5 %, et une hausse n’est attendue qu’à la fin de l’année au plus tôt, après l’élection de la Première ministre Sanae Takaichi. Bien que l’inflation soit supérieure à l’objectif de 2 % depuis plus de trois ans, la banque centrale souhaite éviter de freiner trop brutalement la conjoncture et mise donc sur une normalisation progressive de sa politique.
  • Un défi central réside dans la faiblesse du yen, qui s’est fortement déprécié par rapport aux principales devises. Cette évolution a certes des effets positifs sur les exportations, mais elle entraîne également une hausse des prix à l’importation et pèse sur le pouvoir d’achat des ménages. La Banque du Japon se trouve ainsi, comme la plupart des autres banques centrales, sous pression: attendre trop longtemps pourrait raviver l’inflation, tandis qu’un relèvement prématuré des taux risquerait de compromettre la reprise économique.

Suisse : taux directeur de la BNS, Saron 6 mois et rendement des obligations fédérales à 10 ans (3 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Dette publique en % du produit intérieur brut (PIB)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Marchés obligataires : tendance toujours favorable

  • Actuellement, les rendements des obligations d’État à 10 ans s’élèvent à 4 % aux États-Unis, 2,6 % en Allemagne et 0,15 % en Suisse. La tendance positive se poursuit donc sur les marchés obligataires, malgré l’endettement public croissant dans plusieurs pays.
  • La situation en France est particulièrement remarquable : malgré les tensions politiques et les difficultés budgétaires, le marché obligataire est resté stable. Ni la dégradation de la note de crédit ni les problèmes budgétaires n’ont provoqué de turbulences majeures. Cette évolution reflète avant tout une rallye de soulagement, car les difficultés étaient déjà largement anticipées et intégrées dans les prix.
  • Autre élément notable : l’élection de la nouvelle Première ministre japonaise Sanae Takaichi. Considérée comme une « colombe » sur le plan monétaire, elle prône une politique bud­gétaire expansionniste avec des dépenses publiques accrues. Malgré une dette publique équivalant à 2,5 fois le PIB, le Japon ne subit pas de pressions immédiates, car plus de 90 % de cette dette est détenue par des investisseurs nationaux.

Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans en % (5 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Marchés actions : la volatilité fait son retour

  • La nervosité a récemment augmenté sur les marchés actions. 
    Le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, longtemps ignoré par les investisseurs, est revenu sur le devant de la scène et provoque de fortes fluctuations. Le Nasdaq (+18 %) et le S&P 500 (+14 %) ont reculé par rapport à leurs sommets. Le début de la saison des résultats du troisième trimestre replace les fondamentaux des entreprises au centre de l’attention – jusqu’ici, la majorité des publications ont été positives.
  • En Europe, les marchés restent bien orientés. Le SMI a lui aussi progressé ces dernières semaines, soutenu en particulier par Nestlé, et affiche désormais +9 % depuis le début de l’année.
  • À moyen terme, les droits de douane et une inflation persistante pourraient pénaliser la consommation privée et les investissements des entreprises. Nous maintenons néanmoins notre appréciation prudemment constructive à l’égard des marchés actions. Dans le même temps, nous rappelons une fois de plus que les valorisations dans plusieurs segments de marché, en particulier aux États-Unis, sont déjà nettement élevées, ce qui accroît leur vulnérabilité aux corrections.

Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale

Source : Bloomberg Finance L.P.

Devises : le franc suisse reste recherché

  • Le dollar américain a perdu environ 12 % de sa valeur face au franc suisse depuis le début de l’année et se situe actuellement autour de 0,80. À court terme, une stabilisation semble se dessiner. À moyen terme, nous anticipons cependant une nouvelle baisse du dollar, car la confiance dans la monnaie de réserve mondiale continue d’être érodée par la politique commerciale agressive des États-Unis et les attaques politiques contre l’indépendance de la Réserve fédérale.
  • Le cours EUR/CHF a atteint un nouveau creux à 0,92. L’incertitude politique en Europe, notamment en France, commence clairement à peser sur le taux de change. La Banque nationale suisse se retrouve ainsi dans une position délicate et les observateurs de marché s’attendent à une intervention accrue sur le marché des changes pour éviter un retour à des taux d’intérêt négatifs.
  • Nous anticipons une demande durablement élevée pour le franc suisse, car les taux d’intérêt très bas n’empêchent pas les flux de capitaux internationaux de se diriger vers la Suisse, où la sécurité prime actuellement sur le rendement.

Euro et dollar face au franc suisse (12 mois)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Or : des forces spéculatives à l’œuvre

  • Au cours des dernières semaines, le prix de l’or a connu une vague spéculative marquée, alimentée principalement par une forte demande asiatique. En Inde, les importations ont atteint un plus haut de dix ans à l’approche des fêtes (Dhanteras, ­Diwali). En Chine, le World Gold Council a signalé une forte hausse de la demande dans les segments de gros et des ETF.
  • Au plus fort de la hausse, le prix de l’once d’or a grimpé jusqu’à 4’400 USD, atteignant ainsi un nouveau record. Depuis, le marché a connu une correction saine, ramenant le prix autour de 4’100 USD l’once. Le prix du kilo en francs suisses s’élève actuellement à environ 103’000 CHF.
  • Nous estimons que cette envolée a été largement exagérée et principalement alimentée par des investisseurs spéculatifs à court terme. La correction a permis d’éliminer ces positions spéculatives excessives. Notre évaluation à long terme reste inchangée : nous considérons l’or comme une valeur réelle défensive avec un rôle de préservation du patrimoine solidement établi.

Indices des matières premières (12 mois)

Source : Bloomberg Finance L.P.

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La présente publication sert uniquement à des fins informatives. Il ne s’agit ni d’une offre ni d’une recommandation d’acquisition ou de vente d’instruments financiers ou de prestations bancaires. La publication a été créée avec le concours d’Aquila. Nous n’en garantissons pas l’exactitude ni l’exhaustivité.

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