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Flash Placements Octobre 2025
En Suisse, la consommation soutient l’économie, l’Allemagne retrouve une croissance modérée, les États-Unis menacés par un shutdown. Les banques centrales gardent leurs taux, la Fed les réduit.
Executive Summary
- En Suisse, la consommation reste le pilier de l’économie, tandis que le commerce extérieur freine la croissance.
- L’Allemagne a probablement surmonté la récession et une croissance modérée de 1,3 à 1,4 % est attendue pour les années à venir.
- Aux États-Unis, les chiffres sont contradictoires. Un shutdown prolongé menace.
- La BNS et la BCE maintiennent leurs taux directeurs inchangés à 0 % et 2,0–2,4 % respectivement. Les prévisions indiquent une légère hausse de l’inflation.
- La Fed poursuit son cycle de baisse des taux d’intérêt en raison de la faiblesse des données sur le marché du travail et probablement aussi de la pression politique.
Les primes CDS de l’Allemagne à leur plus bas niveau historique
- Le Credit Default Swap (CDS) est une sorte d’assurance contre le défaut de paiement d’un débiteur. L’acheteur s’assure contre l’insolvabilité du débiteur et paie une prime pour cela.
- Plus un débiteur est considéré comme solide, plus la prime de risque exigée est faible. Si la prime augmente, cela indique une baisse de la solvabilité et un risque de défaillance plus élevé. Si les conditions générales s’améliorent, la prime diminue ; si elles se détériorent, elle augmente. Les investisseurs peuvent donc utiliser les fluctuations des primes comme indicateur avancé des changements de solvabilité.
- L’Allemagne, principal pôle économique de la zone euro et élève modèle avec un faible endettement et une solvabilité maximale (AAA), affichait il y a quelques jours encore un niveau historiquement bas de 7 points de base et n’est pas non plus dépassée par la Suisse, qui affiche environ 9 points de base. Toutefois, la dette devrait augmenter en raison des mesures de politique fiscale et des plans d’investissement, et les CDS devraient suivre la même tendance.
- Pendant la crise de l’euro, les primes des CDS pour la Grèce ont parfois dépassé 6’000 points de base, soit plus de 60 %, entre 2011 et 2015.
- Aujourd’hui, les primes des CDS pour la France, l’Italie et la Grèce se situent à un niveau de risque comparable et s’établissent entre 30 et 40 points de base.
Écarts de primes de swaps de défaut de crédit entre l’Allemagne et la France (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Allemagne à la croisée – aux USA menace shutdown prolongé
- Au premier semestre, la conjoncture suisse a déjà souffert de la hausse des droits de douane américains. Au cours des prochains trimestres, elle restera influencée par la politique commerciale américaine. Nous tablons sur une croissance légèrement affaiblie, de 1,2 % en 2025 et de 0,8 % en 2026. C‘est surtout le commerce extérieur qui a un influence négative sur la croissance, tandis que la consommation reste le pilier de la conjoncture. En raison de la force du franc, l’inflation ne devrait guère dépasser 0 % cette année.
- Les instituts de recherche allemands ont légèrement relevé leurs prévisions de croissance pour l’année en cours à 0,2 %. Pour les deux années à venir, ils tablent sur 1,3 % et 1,4 %. L’Allemagne a connu une récession au cours des deux dernières années, mais semble désormais avoir passé le creux de la vague. Le secteur manufacturier n’est toutefois pas encore sur la voie d’une croissance assurée. Il continue d’être pénalisé par des problèmes structurels tels que les coûts élevés des salaires et de l’énergie, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et la baisse de compétitivité.
- Les fonds d’investissement, qui trouvent progressivement leur place dans le secteur de la production, contribuent notamment à la reprise prévue. L’accord commercial entre l’UE et les États-Unis, qui prévoit des droits de douane réduits, de 15 %, sur les importations automobiles ainsi que l’exonération de centaines de produits, aura également un effet favorable sur la conjoncture. Néanmoins, les droits de douane devraient avoir un effet négatif sur la croissance à hauteur de 30 milliards d’euros, soit –0,5 %.
- Aux États-Unis, la réduction de 911’000 emplois nouvellement créés a fait sensation. Les rendements ont baissé d’environ 20 points de base après sa publication. Enfin, les prix à la production plus bas que prévu ont également permis à la Fed de baisser ses taux d’intérêt. L’indice des dépenses de consommation privées (PCE) s’est établi à 2,7 % pour le mois d’août, soit un taux de base de 2,9 %, en légère hausse par rapport à l’année précédente. Rien ne s’oppose donc à de nouvelles baisses des taux d’intérêt.
- Le 1er octobre, les États-Unis ont connu un nouveau shutdown. Les négociations entre le président et les dirigeants démocrates du Congrès portent principalement sur les exigences en matière de réforme de la santé (Affordable Care Act et Medicaid). Le gouvernement devrait profiter du shutdown et de la possibilité de licencier de nombreux fonctionnaires pour atteindre ses objectifs politiques.
- La Banque de France a réduit ses prévisions de croissance pour 2026 et 2027 de 0,1 point de pourcentage en raison de l’incertitude budgétaire accrue et met en garde contre un nouvel échec du gouvernement. Les entreprises et les ménages pourraient prolonger leur attitude attentiste et continuer à freiner la dynamique de croissance.
Allemagne : indices des directeurs d’achat (3 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
États-Unis : nouveaux emplois créés (depuis 2000)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Forte pression politique aux États-Unis
- En Suisse, le taux du marché monétaire Saron sert de base pour des produits financiers tels que les hypothèques, les crédits, les emprunts et les dérivés, ainsi que d’indicateur fiable pour les prochaines mesures en matière de taux d’intérêt. Avant la décision de la BNS sur les taux d’intérêt, les rendements des placements à un à six mois étaient très proches, entre –0,05 et –0,07 %, et laissaient déjà présager le maintien du taux zéro, ce que la BNS a effectivement fait. Le marché et la BNS semblent continuer d’exclure de nouveaux taux d’intérêt négatifs.
- Comme prévu, la réunion de la BCE du 11 septembre n’a donné lieu à aucune décision de changement. Les taux d’intérêt s’établissent ainsi à 2,00 % pour la facilité de dépôt, à 2,15 % pour le taux de financement principal et à 2,40 % pour le taux de financement marginal. Pour 2026, les banquiers centraux tablent sur une inflation légèrement inférieure à 2 % et une croissance plus faible, deux chiffres qui ne nécessitent toutefois pas de nouvelle baisse des taux d’intérêt. La BCE réaffirme son engagement de rester fidèle aux données et de ne pas suivre une trajectoire prédéfinie en matière de taux d’intérêt. Les incitations fiscales et les programmes d’investissement devraient soutenir le marché intérieur.
- Compte tenu de la faiblesse des données sur le marché du travail, le ralentissement économique est devenu une priorité pour la banque centrale américaine. La Fed a donc abaissé son taux directeur pour la première fois cette année, poursuivant ainsi le cycle de baisse des taux entamé il y a un an. Le taux directeur s’établit désormais à 4,25 %. D’autres baisses sont attendues.
- La pression politique exercée sur la Fed par le président américain est considérable et sa perte d’indépendance potentielle fait l’objet de vifs débats. Stephen Miran, figure de proue du mouvement MAGA et conseiller économique du gouvernement américain, a été nommé gouverneur de la Fed. Sa personnalité reflète fidèlement les attentes du président américain, ce qui se répercute dans ses prévisions de taux directeur à 2,75 % pour la fin de l’année, soit le niveau le plus bas des prévisions.
- Au Japon, la politique monétaire est trop laxiste compte tenu d’une inflation nettement supérieure à l’objectif de 2 % et risque d’alimenter davantage l’inflation. Une hausse des taux pourrait donc intervenir plus tôt et le cycle de hausse des taux pourrait durer plus longtemps que ce qui est actuellement envisagé. Aucune hausse n’est encore prévue pour la réunion d’octobre, ce qui signifie que le taux directeur devrait rester à 0,5 % pour l’instant. D’ici mi-2026, seules deux hausses de 25 points de base chacune sont attendues. Nous tablons sur des mesures plus rapides et plus importantes. La hausse des rendements devrait également maintenir la pression à la hausse sur le yen et tester rapidement les résistances face au dollar américain à 145 et 140. Une hausse des taux d’intérêt bénéficie d’un soutien politique croissant.
Suisse : taux directeur de la BNS, Saron 6 mois et rendement des obligations fédérales à 10 ans (3 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
États-Unis : taux d’inflation sélectionnés
Source : Bloomberg Finance L.P.
Obligations : les rendements ne suivent pas les manuels
- Actuellement, les rendements des obligations d’État à 10 ans s’élèvent à 4,2 % aux États-Unis, à 2,75 % en Allemagne et à 0,2 % en Suisse. Ces niveaux sont surprenants dans la mesure où l’on pourrait s’attendre à des rendements plus élevés en raison de la détérioration de la situation liée à l’augmentation de la dette publique.
- Mais un autre scénario pourrait bien jouer un rôle prépondérant dans cette situation. De nombreux analystes partent du principe que les principales banques centrales, sous la houlette de la Fed, pourraient adopter une politique coordonnée de contrôle de la courbe des taux, comme le prévoit déjà le document de référence de l’administration Trump, connu sous le nom de « Mar-a-Lago Accord ». Cela pourrait expliquer, du moins aux États-Unis, les faibles rendements à long terme, qui devraient en réalité être plus élevés compte tenu de l’endettement galopant.
- Dans un nouveau chapitre de la « répression financière », un taux d’intérêt réel négatif imposé par la politique, la Fed continuerait à subir des pressions pour baisser ses taux d’intérêt à court terme, tandis que la banque centrale devrait acheter des titres à long terme. Cette procédure, appelée « opération Twist », a déjà été utilisée dans le passé. Stephen Miran, nouvellement élu au comité FOMC et également conseiller économique de Trump, est par exemple partisan d’une telle approche.
Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Actions : nouveaux records en continu aux États-Unis
- Les marchés boursiers américains ont continué à progresser ces dernières semaines. Le Nasdaq et le S&P 500 affichent une hausse d’environ 15 %, tandis que le Dow Jones et le Russell 2000 sont légèrement à la traîne. Toutefois, ces chiffres ne sont valables qu’en dollars américains, car en francs suisses, la situation est très différente (USD/CHF –12 % depuis le début de l’année). La récente hausse a été soutenue par un regain d’attention pour les taux d’intérêt, après que la Fed a ouvert la porte à de nouvelles baisses de taux, d’abord par ses déclarations, puis sa décision lors de sa dernière réunion.
- En Europe, les marchés restent favorables, mais affichent une tendance latérale depuis mai. Le SMI est légèrement à la traîne avec +3 %.
- Pour l’instant, les marchés boursiers semblent ignorer complètement la question des droits de douane, ou plutôt le démantèlement de la mondialisation. De même, l’inflation toujours élevée ne semble pas inquiéter les marchés boursiers. Nous pensons que les droits de douane et l’inflation se traduiront à moyen terme par une baisse des investissements des entreprises et une consommation plus prudente.
Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale
Source : Bloomberg Finance L.P.
Devises : la chute du dollar va-t-elle se poursuivre ?
- Le dollar américain a perdu environ 12 % par rapport au franc suisse au cours de l’année et oscille désormais autour du seuil important de 0,80. Une certaine stabilisation semble s’être installée, du moins à court terme.
- À moyen terme, nous tablons sur une poursuite de la baisse du cours du dollar américain. La perte de confiance dans la monnaie mondiale s’accentue en raison de la politique commerciale agressive des États-Unis et des attaques verbales contre l’indépendance de la Réserve fédérale américaine.
- De plus, l’administration Trump souhaite explicitement un dollar américain plus faible. Elle exerce ainsi une pression sur la banque centrale japonaise pour qu’elle renforce le yen en augmentant ses taux d’intérêt directeurs.
- L’EUR/CHF stagne depuis des mois dans une fourchette étroite autour de 0,9350. Cette stabilité est soutenue par un équilibre entre l’incertitude politique en Europe et la politique monétaire prudente de la BNS, ainsi que par un écart de taux d’intérêt stable. Cependant, l’aggravation de la crise budgétaire et politique en France n’a pas entraîné une appréciation du CHF.
Euro et dollar contre franc (12 mois)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Or : consolidation terminée et nouvelle envolée
- Le cours de l’or est sorti d’une phase de consolidation entre 3’300 et 3’400 dollars américains et a atteint un nouveau record à 3’790 dollars américains. Le prix au kilo en francs suisses est d’environ 96’500.
- Les investisseurs voient dans les métaux précieux une protection contre d’éventuelles mesures telles que le contrôle de la courbe des taux ou la répression financière. Ces mesures sont controversées car elles soulagent les finances publiques à court terme, mais affaiblissent en même temps la confiance dans les marchés financiers et sapent l’intérêt des épargnants et des investisseurs. Les investisseurs seraient en fait partiellement expropriés, car leurs économies perdraient de leur valeur en termes réels.
- Un autre risque potentiel serait l’instauration de contrôles des mouvements de capitaux dans les principales zones monétaires, qui pourrait entraîner une crise monétaire mondiale et une instabilité massive du système financier.
- Outre la faiblesse du dollar américain, la demande indépendante des prix des banques centrales, notamment celles des pays BRICS+, qui se détournent du dollar américain pour se diversifier dans l’or, a également un impact depuis des années.
- L’or reste donc un élément stratégique indispensable à la diversification des portefeuilles. Nous maintenons notre allocation.
Indices des matières premières (12 mois)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Les primes CDS de l’Allemagne à leur plus bas niveau historique
- Le Credit Default Swap (CDS) est une sorte d’assurance contre le défaut de paiement d’un débiteur. L’acheteur s’assure contre l’insolvabilité du débiteur et paie une prime pour cela.
- Plus un débiteur est considéré comme solide, plus la prime de risque exigée est faible. Si la prime augmente, cela indique une baisse de la solvabilité et un risque de défaillance plus élevé. Si les conditions générales s’améliorent, la prime diminue ; si elles se détériorent, elle augmente. Les investisseurs peuvent donc utiliser les fluctuations des primes comme indicateur avancé des changements de solvabilité.
- L’Allemagne, principal pôle économique de la zone euro et élève modèle avec un faible endettement et une solvabilité maximale (AAA), affichait il y a quelques jours encore un niveau historiquement bas de 7 points de base et n’est pas non plus dépassée par la Suisse, qui affiche environ 9 points de base. Toutefois, la dette devrait augmenter en raison des mesures de politique fiscale et des plans d’investissement, et les CDS devraient suivre la même tendance.
- Pendant la crise de l’euro, les primes des CDS pour la Grèce ont parfois dépassé 6’000 points de base, soit plus de 60 %, entre 2011 et 2015.
- Aujourd’hui, les primes des CDS pour la France, l’Italie et la Grèce se situent à un niveau de risque comparable et s’établissent entre 30 et 40 points de base.
Écarts de primes de swaps de défaut de crédit entre l’Allemagne et la France (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Allemagne à la croisée – aux USA menace shutdown prolongé
- Au premier semestre, la conjoncture suisse a déjà souffert de la hausse des droits de douane américains. Au cours des prochains trimestres, elle restera influencée par la politique commerciale américaine. Nous tablons sur une croissance légèrement affaiblie, de 1,2 % en 2025 et de 0,8 % en 2026. C‘est surtout le commerce extérieur qui a un influence négative sur la croissance, tandis que la consommation reste le pilier de la conjoncture. En raison de la force du franc, l’inflation ne devrait guère dépasser 0 % cette année.
- Les instituts de recherche allemands ont légèrement relevé leurs prévisions de croissance pour l’année en cours à 0,2 %. Pour les deux années à venir, ils tablent sur 1,3 % et 1,4 %. L’Allemagne a connu une récession au cours des deux dernières années, mais semble désormais avoir passé le creux de la vague. Le secteur manufacturier n’est toutefois pas encore sur la voie d’une croissance assurée. Il continue d’être pénalisé par des problèmes structurels tels que les coûts élevés des salaires et de l’énergie, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et la baisse de compétitivité.
- Les fonds d’investissement, qui trouvent progressivement leur place dans le secteur de la production, contribuent notamment à la reprise prévue. L’accord commercial entre l’UE et les États-Unis, qui prévoit des droits de douane réduits, de 15 %, sur les importations automobiles ainsi que l’exonération de centaines de produits, aura également un effet favorable sur la conjoncture. Néanmoins, les droits de douane devraient avoir un effet négatif sur la croissance à hauteur de 30 milliards d’euros, soit –0,5 %.
- Aux États-Unis, la réduction de 911’000 emplois nouvellement créés a fait sensation. Les rendements ont baissé d’environ 20 points de base après sa publication. Enfin, les prix à la production plus bas que prévu ont également permis à la Fed de baisser ses taux d’intérêt. L’indice des dépenses de consommation privées (PCE) s’est établi à 2,7 % pour le mois d’août, soit un taux de base de 2,9 %, en légère hausse par rapport à l’année précédente. Rien ne s’oppose donc à de nouvelles baisses des taux d’intérêt.
- Le 1er octobre, les États-Unis ont connu un nouveau shutdown. Les négociations entre le président et les dirigeants démocrates du Congrès portent principalement sur les exigences en matière de réforme de la santé (Affordable Care Act et Medicaid). Le gouvernement devrait profiter du shutdown et de la possibilité de licencier de nombreux fonctionnaires pour atteindre ses objectifs politiques.
- La Banque de France a réduit ses prévisions de croissance pour 2026 et 2027 de 0,1 point de pourcentage en raison de l’incertitude budgétaire accrue et met en garde contre un nouvel échec du gouvernement. Les entreprises et les ménages pourraient prolonger leur attitude attentiste et continuer à freiner la dynamique de croissance.
Allemagne : indices des directeurs d’achat (3 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
États-Unis : nouveaux emplois créés (depuis 2000)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Forte pression politique aux États-Unis
- En Suisse, le taux du marché monétaire Saron sert de base pour des produits financiers tels que les hypothèques, les crédits, les emprunts et les dérivés, ainsi que d’indicateur fiable pour les prochaines mesures en matière de taux d’intérêt. Avant la décision de la BNS sur les taux d’intérêt, les rendements des placements à un à six mois étaient très proches, entre –0,05 et –0,07 %, et laissaient déjà présager le maintien du taux zéro, ce que la BNS a effectivement fait. Le marché et la BNS semblent continuer d’exclure de nouveaux taux d’intérêt négatifs.
- Comme prévu, la réunion de la BCE du 11 septembre n’a donné lieu à aucune décision de changement. Les taux d’intérêt s’établissent ainsi à 2,00 % pour la facilité de dépôt, à 2,15 % pour le taux de financement principal et à 2,40 % pour le taux de financement marginal. Pour 2026, les banquiers centraux tablent sur une inflation légèrement inférieure à 2 % et une croissance plus faible, deux chiffres qui ne nécessitent toutefois pas de nouvelle baisse des taux d’intérêt. La BCE réaffirme son engagement de rester fidèle aux données et de ne pas suivre une trajectoire prédéfinie en matière de taux d’intérêt. Les incitations fiscales et les programmes d’investissement devraient soutenir le marché intérieur.
- Compte tenu de la faiblesse des données sur le marché du travail, le ralentissement économique est devenu une priorité pour la banque centrale américaine. La Fed a donc abaissé son taux directeur pour la première fois cette année, poursuivant ainsi le cycle de baisse des taux entamé il y a un an. Le taux directeur s’établit désormais à 4,25 %. D’autres baisses sont attendues.
- La pression politique exercée sur la Fed par le président américain est considérable et sa perte d’indépendance potentielle fait l’objet de vifs débats. Stephen Miran, figure de proue du mouvement MAGA et conseiller économique du gouvernement américain, a été nommé gouverneur de la Fed. Sa personnalité reflète fidèlement les attentes du président américain, ce qui se répercute dans ses prévisions de taux directeur à 2,75 % pour la fin de l’année, soit le niveau le plus bas des prévisions.
- Au Japon, la politique monétaire est trop laxiste compte tenu d’une inflation nettement supérieure à l’objectif de 2 % et risque d’alimenter davantage l’inflation. Une hausse des taux pourrait donc intervenir plus tôt et le cycle de hausse des taux pourrait durer plus longtemps que ce qui est actuellement envisagé. Aucune hausse n’est encore prévue pour la réunion d’octobre, ce qui signifie que le taux directeur devrait rester à 0,5 % pour l’instant. D’ici mi-2026, seules deux hausses de 25 points de base chacune sont attendues. Nous tablons sur des mesures plus rapides et plus importantes. La hausse des rendements devrait également maintenir la pression à la hausse sur le yen et tester rapidement les résistances face au dollar américain à 145 et 140. Une hausse des taux d’intérêt bénéficie d’un soutien politique croissant.
Suisse : taux directeur de la BNS, Saron 6 mois et rendement des obligations fédérales à 10 ans (3 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
États-Unis : taux d’inflation sélectionnés
Source : Bloomberg Finance L.P.
Obligations : les rendements ne suivent pas les manuels
- Actuellement, les rendements des obligations d’État à 10 ans s’élèvent à 4,2 % aux États-Unis, à 2,75 % en Allemagne et à 0,2 % en Suisse. Ces niveaux sont surprenants dans la mesure où l’on pourrait s’attendre à des rendements plus élevés en raison de la détérioration de la situation liée à l’augmentation de la dette publique.
- Mais un autre scénario pourrait bien jouer un rôle prépondérant dans cette situation. De nombreux analystes partent du principe que les principales banques centrales, sous la houlette de la Fed, pourraient adopter une politique coordonnée de contrôle de la courbe des taux, comme le prévoit déjà le document de référence de l’administration Trump, connu sous le nom de « Mar-a-Lago Accord ». Cela pourrait expliquer, du moins aux États-Unis, les faibles rendements à long terme, qui devraient en réalité être plus élevés compte tenu de l’endettement galopant.
- Dans un nouveau chapitre de la « répression financière », un taux d’intérêt réel négatif imposé par la politique, la Fed continuerait à subir des pressions pour baisser ses taux d’intérêt à court terme, tandis que la banque centrale devrait acheter des titres à long terme. Cette procédure, appelée « opération Twist », a déjà été utilisée dans le passé. Stephen Miran, nouvellement élu au comité FOMC et également conseiller économique de Trump, est par exemple partisan d’une telle approche.
Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Actions : nouveaux records en continu aux États-Unis
- Les marchés boursiers américains ont continué à progresser ces dernières semaines. Le Nasdaq et le S&P 500 affichent une hausse d’environ 15 %, tandis que le Dow Jones et le Russell 2000 sont légèrement à la traîne. Toutefois, ces chiffres ne sont valables qu’en dollars américains, car en francs suisses, la situation est très différente (USD/CHF –12 % depuis le début de l’année). La récente hausse a été soutenue par un regain d’attention pour les taux d’intérêt, après que la Fed a ouvert la porte à de nouvelles baisses de taux, d’abord par ses déclarations, puis sa décision lors de sa dernière réunion.
- En Europe, les marchés restent favorables, mais affichent une tendance latérale depuis mai. Le SMI est légèrement à la traîne avec +3 %.
- Pour l’instant, les marchés boursiers semblent ignorer complètement la question des droits de douane, ou plutôt le démantèlement de la mondialisation. De même, l’inflation toujours élevée ne semble pas inquiéter les marchés boursiers. Nous pensons que les droits de douane et l’inflation se traduiront à moyen terme par une baisse des investissements des entreprises et une consommation plus prudente.
Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale
Source : Bloomberg Finance L.P.
Devises : la chute du dollar va-t-elle se poursuivre ?
- Le dollar américain a perdu environ 12 % par rapport au franc suisse au cours de l’année et oscille désormais autour du seuil important de 0,80. Une certaine stabilisation semble s’être installée, du moins à court terme.
- À moyen terme, nous tablons sur une poursuite de la baisse du cours du dollar américain. La perte de confiance dans la monnaie mondiale s’accentue en raison de la politique commerciale agressive des États-Unis et des attaques verbales contre l’indépendance de la Réserve fédérale américaine.
- De plus, l’administration Trump souhaite explicitement un dollar américain plus faible. Elle exerce ainsi une pression sur la banque centrale japonaise pour qu’elle renforce le yen en augmentant ses taux d’intérêt directeurs.
- L’EUR/CHF stagne depuis des mois dans une fourchette étroite autour de 0,9350. Cette stabilité est soutenue par un équilibre entre l’incertitude politique en Europe et la politique monétaire prudente de la BNS, ainsi que par un écart de taux d’intérêt stable. Cependant, l’aggravation de la crise budgétaire et politique en France n’a pas entraîné une appréciation du CHF.
Euro et dollar contre franc (12 mois)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Or : consolidation terminée et nouvelle envolée
- Le cours de l’or est sorti d’une phase de consolidation entre 3’300 et 3’400 dollars américains et a atteint un nouveau record à 3’790 dollars américains. Le prix au kilo en francs suisses est d’environ 96’500.
- Les investisseurs voient dans les métaux précieux une protection contre d’éventuelles mesures telles que le contrôle de la courbe des taux ou la répression financière. Ces mesures sont controversées car elles soulagent les finances publiques à court terme, mais affaiblissent en même temps la confiance dans les marchés financiers et sapent l’intérêt des épargnants et des investisseurs. Les investisseurs seraient en fait partiellement expropriés, car leurs économies perdraient de leur valeur en termes réels.
- Un autre risque potentiel serait l’instauration de contrôles des mouvements de capitaux dans les principales zones monétaires, qui pourrait entraîner une crise monétaire mondiale et une instabilité massive du système financier.
- Outre la faiblesse du dollar américain, la demande indépendante des prix des banques centrales, notamment celles des pays BRICS+, qui se détournent du dollar américain pour se diversifier dans l’or, a également un impact depuis des années.
- L’or reste donc un élément stratégique indispensable à la diversification des portefeuilles. Nous maintenons notre allocation.
Indices des matières premières (12 mois)
Source : Bloomberg Finance L.P.
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La présente publication sert uniquement à des fins informatives. Il ne s’agit ni d’une offre ni d’une recommandation d’acquisition ou de vente d’instruments financiers ou de prestations bancaires. La publication a été créée avec le concours d’Aquila. Nous n’en garantissons pas l’exactitude ni l’exhaustivité.