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Flash Placements Août 2025

Selon le Beige Book, l'économie américaine connaît une croissance modérée, mais subit la pression des conflits commerciaux et des risques liés au marché du travail. En Europe, les investissements devraient donner une impulsion, tandis qu'en Suisse, la croissance est ralentie.

31.07.2025

Executive Summary

 

  • Selon le Beige Book, l’économie américaine connaît une croissance modérée. Les défis sur le marché du travail, le conflit commercial et la menace de droits de douane influencent négativement la conjoncture.
  • L’initiative allemande « Made for Germany », qui se chiffre en milliards, et le projet de budget de l’UE devraient donner des impulsions à la croissance.
  • En Suisse, le ralentissement lié aux droits de douane freine l’évolution à court terme.
  • Le cycle de baisse des taux d’intérêt en Suisse et dans la zone euro semble toucher à sa fin. Aux États-Unis, la Fed pourrait céder à la pression politique en faveur d’une baisse des taux malgré les risques inflationnistes.

Politique douanière des États-Unis : parallèles historiques

  • À la fin de l’année 2024, les droits de douane prélevés par les États-Unis s’élevaient en moyenne à 2,3 %.
  • À compter du 1er août 2025, de nouveaux droits de douane négociés sous l’administration Trump entreront en vigueur. Ceux-ci varient entre 15 % et 50 % pour la plupart des partenaires commerciaux et des marchandises. La majorité des accords devraient se situer dans la partie inférieure de cette fourchette, mais il s’agit néanmoins d’une augmentation massive. Celle-ci contribue positivement au budget de l’État en termes de recettes, mais constitue en fait une augmentation cachée des impôts qui sera supportée par les consommateurs.
  • Un retour sur l’histoire montre qu’à la fin du XIXe siècle, les ­républicains, sous la direction de William McKinley et Nelson Dingley, ont augmenté les droits de douane afin de protéger l’industrie nationale de la concurrence européenne à bas prix. À court terme, cela a permis de protéger dans une certaine mesure l’industrie nationale. Dans le même temps, l’augmentation des coûts d’importation a entraîné une hausse des prix à la con­sommation, un renforcement du protectionnisme ainsi que des conflits commerciaux.
  • En 1922, le président américain Warren G. Harding a misé sur une politique de droits de douane élevés et introduit les droits de douane Fordney-McCumber, suivis en 1930 par les droits de douane Smoot-Hawley. D’autres pays ont également introduit des droits de douane de rétorsion, ce qui a entraîné un effondrement brutal du commerce mondial. Ces mesures ont largement contribué à aggraver la crise économique mondiale.
  • Malgré certaines similitudes, les marchés financiers ne s’atten­dent pas à ce que les hausses de droits de douane actuelles aient de telles répercussions.

Taux moyens historiques des droits de douane américains (1900–2024)

Source : Bloomberg Finance L.P.

« Made for Germany » et politique commerciale

  • Le Beige Book publié par la Réserve fédérale américaine relève dans l’ensemble une croissance modérée et donc une légère amélioration par rapport à la précédente enquête. Le marché du travail montre à nouveau quelques signes de reprise, mais la pénurie de main-d’œuvre qualifiée reste un problème. Le durcissement des expulsions réduit encore davantage le réservoir de main-d’œuvre disponible. Les incertitudes entraînent une certaine réticence à embaucher et influencent négativement les perspectives.
  • Aux États-Unis, une croissance annualisée de 3% est publiée pour le deuxième trimestre, après un léger recul de –0,2 % au premier trimestre. Nous continuons à nous attendre à des fluctuations importantes. Pour 2025, la croissance économique devrait reculer à environ 1,5 % en raison des mesu­res protectionnistes.
  • En Allemagne, des entreprises de premier plan lancent une offensive d’investissement de plus de 100 milliards d’euros sous le slogan « Made for Germany ». Si l’on inclut les fonds déjà engagés, le volume total s’élève à 631 milliards d’euros. La mise en œuvre est prévue d’ici 2028 et doit être considérée comme un complément privé aux mesures gouvernementales en matière d’infrastructures, d’armement et de transition énergétique. Cette initiative doit envoyer un signal positif pour l’Allemagne en tant que site économique et donner une impulsion à toute l’Europe.
  • La Commission européenne a demandé un budget de près de 2’000 milliards d’euros pour la période 2028–2034, ainsi qu’un fonds de crise supplémentaire pouvant atteindre 400 milliards d’euros. Le financement devrait provenir en grande partie d’une augmentation des ressources propres de l’UE et de nouvelles taxes. Le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne décideront de la mise en œuvre. La résistance s’intensifie de la part des contributeurs nets que sont l’Allemagne et les Pays-Bas, mais un consensus semble néanmoins possible. Les indices des directeurs d’achat pour l’industrie manufacturière témoignent d’une amélioration du climat économique.
  • En Suisse, le produit intérieur brut a surpris au premier trimestre avec une croissance de 0,5 % par rapport au trimestre précédent et de 2,0 % sur une base annuelle. Ce résultat solide est principalement dû à des exportations anticipées vers les États-Unis. Nous tablons sur un ralentissement de la croissance à 1,2 % en 2025. Les effets négatifs de la politique commerciale mondiale devraient se faire sentir plus clairement dans l’industrie orientée vers l’exportation, ce qui pourrait déjà se refléter dans l’indicateur conjoncturel KOF.

Indices des directeurs d’achat en Europe, industrie manufacturière (3 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Suisse : indicateur conjoncturel KOF vs. PIB et indice des directeurs d’achat (30 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Les banques centrales tiennent leurs promesses

  • Le 19 juin, la BNS a abaissé son taux directeur à 0 % et a clairement indiqué qu’elle souhaitait éviter les taux négatifs. Les acteurs du marché ne s’attendent pas non plus à une nouvelle baisse des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année. Enfin, seules les obligations d’État d’une durée maximale de trois ans affichent encore des rendements négatifs, alors qu’il y a quelques semaines encore, c’était le cas pour les obligations d’une durée maximale de cinq ans.
  • Lors de sa réunion de juin, la BCE a de nouveau abaissé ses taux directeurs de 25 points de base. L’un des plus importants, le taux de dépôt, s’établit ainsi à 2 %. Christine Lagarde tempère les espoirs de nouvelles mesures en déclarant que le cycle des taux d’intérêt touche à sa fin. Une baisse des taux est encore attendue d’ici la fin de l’année.
  • Fin 2024, la Fed a réduit son taux directeur d’un point de pourcentage en trois étapes et l’a maintenu inchangé depuis lors. Elle tient ainsi compte de son double mandat. Le marché du travail et la stabilité des prix sont jusqu’à présent en bonne voie, mais le conflit commercial et les droits de douane menacent les perspectives de croissance et la situation de l’emploi. En raison de l’introduction de barrières commerciales, il faut également s’attendre à une poussée inflationniste à caractère exceptionnel.
  • Compte tenu de la dette élevée des États-Unis et des énormes besoins de refinancement pour l’année en cours, Donald Trump a demandé une baisse des taux d’intérêt et menacé de limoger le président de la Fed. La réaction des marchés traduit clairement leur désapprobation d’une telle mesure.
  • Les données actuelles (voir graphique) offrent une marge de manœuvre suffisante pour céder à la pression en faveur d’une baisse des taux d’intérêt. Par souci de ne pas stimuler excessivement une économie déjà robuste et de ne pas alimenter davantage l’inflation, la Fed maintient pour l’instant sa politique monétaire empreinte de retenue.
  • La loi sur les cryptomonnaies récemment entrée en vigueur, le « Genius Act », constitue un sujet secondaire aux répercussions considérables. Cette loi, qui a également reçu un large soutien de nombreux députés démocrates, exige que les « stablecoins », qui sont indexés sur le dollar américain, soient couverts à 100 % par des réserves minimales en dollars américains réels ou en obligations d’État américaines à court terme. Toutefois, certains craignent que cela ne fasse perdre à la Fed sa souveraineté en matière de création monétaire.
  • Le démantèlement du « yen carry trade » – « The Great Unwind » – fête son premier anniversaire début août. Ce mouvement avait alors été déclenché par l’abandon par la BOJ de sa politique de taux zéro et de contrôle de la courbe des taux. Depuis le début de l’année, les rendements des obligations d’État japonaises à long terme ont nettement augmenté d’environ 0,8 point de pourcentage, tandis que les rendements à court terme sont maintenus à un niveau bas de 0,5 % par la banque centrale, contre un taux d’inflation de 3,5 %. La courbe des taux devrait ne s’aplatir que légèrement d’ici la fin de l’année.

Courbe des taux des obligations d’État vs. inflation des prix à la consommation

Source : Bloomberg Finance L.P.

Japon : évolution de la courbe des taux des obligations d’État depuis le début de l’année (en %)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Obligations : bientôt des rendements plus élevés ?

  • Actuellement, les rendements des obligations d’État à 10 ans s’élèvent à 4,4 % aux États-Unis, à 2,7 % en Allemagne et à 0,4 % en Suisse. Au Japon, ces taux ont dépassé 1,6 % pour la première fois depuis 2008.
  • Les attaques verbales de Trump et Bessent contre Powell et la Fed ont entraîné une hausse des rendements à long terme. La pression politique pourrait entraîner deux baisses des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année.
  • Toutefois, les réserves quant aux effets des mesures prises par l’administration Trump restent prédominantes : pertes fiscales, augmentation de la dette publique, hausse de l’inflation ou affaiblissement de la dynamique de croissance mondiale. Face à cette incertitude, les investisseurs exigent des rendements plus élevés.
  • Au Japon, l’instabilité politique a une influence négative sur la situation. La coalition libérale du PLD perd désormais aussi sa majorité à la Chambre haute et la pression sur le Premier ministre Ishiba s’intensifie. Les rendements à long terme sont en hausse depuis des mois et devraient continuer à progresser en raison du faible intérêt des investisseurs pour les nouvelles émissions. Compte tenu du taux d’inflation élevé, le rendement réel est négatif d’environ –2,8 %, ce qui ne pourra guère être maintenu.
  • Les spreads sur les obligations à haut rendement, les obligations d’entreprises et les obligations des marchés émergents ont continué à se resserrer et ne compensent guère le risque.

Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans (5 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Début réjouissant de la saison des rapports

  • Les prévisions de bénéfices pour le deuxième trimestre ont été revues à la baisse pour le S&P 500, passant de 12 % à 4 %, avant d’être largement dépassées. Les attentes pour le trimestre en cours se sont révélées étonnamment réjouissantes. Le S&P 500 et le Nasdaq atteignent régulièrement de nouveaux records. Malgré les incertitudes persistantes concernant la politique douanière et commerciale, les données économiques restent solides. Enfin, la faiblesse du dollar a également favorisé l’évolution des bénéfices des entreprises américaines.
  • La date limite du 1er août pour les nouveaux droits de douane pourrait à nouveau entraîner une volatilité accrue à court terme, mais nous considérons cela comme une opportunité d’achat.
  • En Europe, les résultats des entreprises laissent entrevoir un ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires. Si les prix ont pu être relevés dans la plupart des cas, l’évolution des volumes pèse en revanche sur les résultats. De plus, la menace de droits de douane sur les importations dans l’UE exerce une pression supplémentaire sur les marges des entreprises orientées vers l’exportation.
  • De manière générale, les rachats d’actions et les versements de dividendes atteignent des niveaux records et constituent un solide soutien pour les cours, ce qui vaut en particulier pour les actions suisses.

Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale

Source : Bloomberg Finance L.P.

Interruption de la chute du dollar

  • Le billet vert a perdu environ 14 % par rapport au franc suisse ces derniers mois et se consolide désormais autour de 0,80. Techniquement, le cours trouve un soutien à ce niveau. Ces valeurs n’avaient plus été atteintes depuis la crise de l’euro en 2011 et la suppression du taux plancher du franc suisse par la BNS en janvier 2015, ce qui reflète son statut de valeur refuge et l’ampleur de la perte de confiance dans le dollar.
  • La paire EUR/CHF évolue depuis des mois dans une fourchette étroite autour de 0,94. Le cours est relativement stable, soutenu par un équilibre entre l’incertitude politique en Europe et la politique monétaire prudente de la BNS.
  • La faiblesse actuelle du dollar touche de nombreuses paires de devises et résulte principalement du changement agressif de politique commerciale des États-Unis. Ces mesures entraînent une perte de confiance considérable, encore renforcée par les attaques verbales contre l’indépendance de la banque centrale américaine.
  • Si une reprise technique du dollar semble possible à court terme, sa faiblesse devrait persister à moyen terme.

Euro et dollar contre franc (1 an)

Source : Bloomberg Finance L.P.

La fenêtre d’opportunité pour consolider l’or touche à sa fin

  • Le cours de l’or se situe à nouveau près de ses plus hauts niveaux des trois derniers mois. Un dépassement de ces résistances techniques importantes ouvrirait un nouveau potentiel de hausse jusqu’à 3’770, voire 4’600 dollars l’once.
  • Les principaux moteurs restent l’incertitude géopolitique et financière, la demande soutenue des banques centrales, notamment des pays BRICS+, le désengagement du dollar, la crainte d’une accélération de l’inflation ou l’augmentation de la dette mondiale.
  • Pendant la phase de consolidation de l’or, les métaux précieux blancs, soit l’argent, le platine et le palladium, ont bénéficié d’une forte demande et ont pu réduire une partie de leur sous-­performance relative par rapport à l’or, mais ils présentent encore un potentiel de hausse.
  • Les cours très volatils du pétrole sont influencés par la situation politique aux États-Unis et par l’OPEP+. Après la fin de l’intervention militaire d’Israël et des États-Unis en Iran, les cours sont à nouveau sous pression, malgré une demande plus élevée due aux vacances.
  • Les autres secteurs des matières premières, soit les métaux industriels et les produits agricoles, enregistrent une hausse des cours et contribuent à la progression de l’indice global des matières premières.

Indices des matières premières (12 mois)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Politique douanière des États-Unis : parallèles historiques

  • À la fin de l’année 2024, les droits de douane prélevés par les États-Unis s’élevaient en moyenne à 2,3 %.
  • À compter du 1er août 2025, de nouveaux droits de douane négociés sous l’administration Trump entreront en vigueur. Ceux-ci varient entre 15 % et 50 % pour la plupart des partenaires commerciaux et des marchandises. La majorité des accords devraient se situer dans la partie inférieure de cette fourchette, mais il s’agit néanmoins d’une augmentation massive. Celle-ci contribue positivement au budget de l’État en termes de recettes, mais constitue en fait une augmentation cachée des impôts qui sera supportée par les consommateurs.
  • Un retour sur l’histoire montre qu’à la fin du XIXe siècle, les ­républicains, sous la direction de William McKinley et Nelson Dingley, ont augmenté les droits de douane afin de protéger l’industrie nationale de la concurrence européenne à bas prix. À court terme, cela a permis de protéger dans une certaine mesure l’industrie nationale. Dans le même temps, l’augmentation des coûts d’importation a entraîné une hausse des prix à la con­sommation, un renforcement du protectionnisme ainsi que des conflits commerciaux.
  • En 1922, le président américain Warren G. Harding a misé sur une politique de droits de douane élevés et introduit les droits de douane Fordney-McCumber, suivis en 1930 par les droits de douane Smoot-Hawley. D’autres pays ont également introduit des droits de douane de rétorsion, ce qui a entraîné un effondrement brutal du commerce mondial. Ces mesures ont largement contribué à aggraver la crise économique mondiale.
  • Malgré certaines similitudes, les marchés financiers ne s’atten­dent pas à ce que les hausses de droits de douane actuelles aient de telles répercussions.

Taux moyens historiques des droits de douane américains (1900–2024)

Source : Bloomberg Finance L.P.

« Made for Germany » et politique commerciale

  • Le Beige Book publié par la Réserve fédérale américaine relève dans l’ensemble une croissance modérée et donc une légère amélioration par rapport à la précédente enquête. Le marché du travail montre à nouveau quelques signes de reprise, mais la pénurie de main-d’œuvre qualifiée reste un problème. Le durcissement des expulsions réduit encore davantage le réservoir de main-d’œuvre disponible. Les incertitudes entraînent une certaine réticence à embaucher et influencent négativement les perspectives.
  • Aux États-Unis, une croissance annualisée de 3% est publiée pour le deuxième trimestre, après un léger recul de –0,2 % au premier trimestre. Nous continuons à nous attendre à des fluctuations importantes. Pour 2025, la croissance économique devrait reculer à environ 1,5 % en raison des mesu­res protectionnistes.
  • En Allemagne, des entreprises de premier plan lancent une offensive d’investissement de plus de 100 milliards d’euros sous le slogan « Made for Germany ». Si l’on inclut les fonds déjà engagés, le volume total s’élève à 631 milliards d’euros. La mise en œuvre est prévue d’ici 2028 et doit être considérée comme un complément privé aux mesures gouvernementales en matière d’infrastructures, d’armement et de transition énergétique. Cette initiative doit envoyer un signal positif pour l’Allemagne en tant que site économique et donner une impulsion à toute l’Europe.
  • La Commission européenne a demandé un budget de près de 2’000 milliards d’euros pour la période 2028–2034, ainsi qu’un fonds de crise supplémentaire pouvant atteindre 400 milliards d’euros. Le financement devrait provenir en grande partie d’une augmentation des ressources propres de l’UE et de nouvelles taxes. Le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne décideront de la mise en œuvre. La résistance s’intensifie de la part des contributeurs nets que sont l’Allemagne et les Pays-Bas, mais un consensus semble néanmoins possible. Les indices des directeurs d’achat pour l’industrie manufacturière témoignent d’une amélioration du climat économique.
  • En Suisse, le produit intérieur brut a surpris au premier trimestre avec une croissance de 0,5 % par rapport au trimestre précédent et de 2,0 % sur une base annuelle. Ce résultat solide est principalement dû à des exportations anticipées vers les États-Unis. Nous tablons sur un ralentissement de la croissance à 1,2 % en 2025. Les effets négatifs de la politique commerciale mondiale devraient se faire sentir plus clairement dans l’industrie orientée vers l’exportation, ce qui pourrait déjà se refléter dans l’indicateur conjoncturel KOF.

Indices des directeurs d’achat en Europe, industrie manufacturière (3 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Suisse : indicateur conjoncturel KOF vs. PIB et indice des directeurs d’achat (30 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Les banques centrales tiennent leurs promesses

  • Le 19 juin, la BNS a abaissé son taux directeur à 0 % et a clairement indiqué qu’elle souhaitait éviter les taux négatifs. Les acteurs du marché ne s’attendent pas non plus à une nouvelle baisse des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année. Enfin, seules les obligations d’État d’une durée maximale de trois ans affichent encore des rendements négatifs, alors qu’il y a quelques semaines encore, c’était le cas pour les obligations d’une durée maximale de cinq ans.
  • Lors de sa réunion de juin, la BCE a de nouveau abaissé ses taux directeurs de 25 points de base. L’un des plus importants, le taux de dépôt, s’établit ainsi à 2 %. Christine Lagarde tempère les espoirs de nouvelles mesures en déclarant que le cycle des taux d’intérêt touche à sa fin. Une baisse des taux est encore attendue d’ici la fin de l’année.
  • Fin 2024, la Fed a réduit son taux directeur d’un point de pourcentage en trois étapes et l’a maintenu inchangé depuis lors. Elle tient ainsi compte de son double mandat. Le marché du travail et la stabilité des prix sont jusqu’à présent en bonne voie, mais le conflit commercial et les droits de douane menacent les perspectives de croissance et la situation de l’emploi. En raison de l’introduction de barrières commerciales, il faut également s’attendre à une poussée inflationniste à caractère exceptionnel.
  • Compte tenu de la dette élevée des États-Unis et des énormes besoins de refinancement pour l’année en cours, Donald Trump a demandé une baisse des taux d’intérêt et menacé de limoger le président de la Fed. La réaction des marchés traduit clairement leur désapprobation d’une telle mesure.
  • Les données actuelles (voir graphique) offrent une marge de manœuvre suffisante pour céder à la pression en faveur d’une baisse des taux d’intérêt. Par souci de ne pas stimuler excessivement une économie déjà robuste et de ne pas alimenter davantage l’inflation, la Fed maintient pour l’instant sa politique monétaire empreinte de retenue.
  • La loi sur les cryptomonnaies récemment entrée en vigueur, le « Genius Act », constitue un sujet secondaire aux répercussions considérables. Cette loi, qui a également reçu un large soutien de nombreux députés démocrates, exige que les « stablecoins », qui sont indexés sur le dollar américain, soient couverts à 100 % par des réserves minimales en dollars américains réels ou en obligations d’État américaines à court terme. Toutefois, certains craignent que cela ne fasse perdre à la Fed sa souveraineté en matière de création monétaire.
  • Le démantèlement du « yen carry trade » – « The Great Unwind » – fête son premier anniversaire début août. Ce mouvement avait alors été déclenché par l’abandon par la BOJ de sa politique de taux zéro et de contrôle de la courbe des taux. Depuis le début de l’année, les rendements des obligations d’État japonaises à long terme ont nettement augmenté d’environ 0,8 point de pourcentage, tandis que les rendements à court terme sont maintenus à un niveau bas de 0,5 % par la banque centrale, contre un taux d’inflation de 3,5 %. La courbe des taux devrait ne s’aplatir que légèrement d’ici la fin de l’année.

Courbe des taux des obligations d’État vs. inflation des prix à la consommation

Source : Bloomberg Finance L.P.

Japon : évolution de la courbe des taux des obligations d’État depuis le début de l’année (en %)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Obligations : bientôt des rendements plus élevés ?

  • Actuellement, les rendements des obligations d’État à 10 ans s’élèvent à 4,4 % aux États-Unis, à 2,7 % en Allemagne et à 0,4 % en Suisse. Au Japon, ces taux ont dépassé 1,6 % pour la première fois depuis 2008.
  • Les attaques verbales de Trump et Bessent contre Powell et la Fed ont entraîné une hausse des rendements à long terme. La pression politique pourrait entraîner deux baisses des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année.
  • Toutefois, les réserves quant aux effets des mesures prises par l’administration Trump restent prédominantes : pertes fiscales, augmentation de la dette publique, hausse de l’inflation ou affaiblissement de la dynamique de croissance mondiale. Face à cette incertitude, les investisseurs exigent des rendements plus élevés.
  • Au Japon, l’instabilité politique a une influence négative sur la situation. La coalition libérale du PLD perd désormais aussi sa majorité à la Chambre haute et la pression sur le Premier ministre Ishiba s’intensifie. Les rendements à long terme sont en hausse depuis des mois et devraient continuer à progresser en raison du faible intérêt des investisseurs pour les nouvelles émissions. Compte tenu du taux d’inflation élevé, le rendement réel est négatif d’environ –2,8 %, ce qui ne pourra guère être maintenu.
  • Les spreads sur les obligations à haut rendement, les obligations d’entreprises et les obligations des marchés émergents ont continué à se resserrer et ne compensent guère le risque.

Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans (5 ans)

Source : Bloomberg Finance L.P.

Début réjouissant de la saison des rapports

  • Les prévisions de bénéfices pour le deuxième trimestre ont été revues à la baisse pour le S&P 500, passant de 12 % à 4 %, avant d’être largement dépassées. Les attentes pour le trimestre en cours se sont révélées étonnamment réjouissantes. Le S&P 500 et le Nasdaq atteignent régulièrement de nouveaux records. Malgré les incertitudes persistantes concernant la politique douanière et commerciale, les données économiques restent solides. Enfin, la faiblesse du dollar a également favorisé l’évolution des bénéfices des entreprises américaines.
  • La date limite du 1er août pour les nouveaux droits de douane pourrait à nouveau entraîner une volatilité accrue à court terme, mais nous considérons cela comme une opportunité d’achat.
  • En Europe, les résultats des entreprises laissent entrevoir un ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires. Si les prix ont pu être relevés dans la plupart des cas, l’évolution des volumes pèse en revanche sur les résultats. De plus, la menace de droits de douane sur les importations dans l’UE exerce une pression supplémentaire sur les marges des entreprises orientées vers l’exportation.
  • De manière générale, les rachats d’actions et les versements de dividendes atteignent des niveaux records et constituent un solide soutien pour les cours, ce qui vaut en particulier pour les actions suisses.

Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale

Source : Bloomberg Finance L.P.

Interruption de la chute du dollar

  • Le billet vert a perdu environ 14 % par rapport au franc suisse ces derniers mois et se consolide désormais autour de 0,80. Techniquement, le cours trouve un soutien à ce niveau. Ces valeurs n’avaient plus été atteintes depuis la crise de l’euro en 2011 et la suppression du taux plancher du franc suisse par la BNS en janvier 2015, ce qui reflète son statut de valeur refuge et l’ampleur de la perte de confiance dans le dollar.
  • La paire EUR/CHF évolue depuis des mois dans une fourchette étroite autour de 0,94. Le cours est relativement stable, soutenu par un équilibre entre l’incertitude politique en Europe et la politique monétaire prudente de la BNS.
  • La faiblesse actuelle du dollar touche de nombreuses paires de devises et résulte principalement du changement agressif de politique commerciale des États-Unis. Ces mesures entraînent une perte de confiance considérable, encore renforcée par les attaques verbales contre l’indépendance de la banque centrale américaine.
  • Si une reprise technique du dollar semble possible à court terme, sa faiblesse devrait persister à moyen terme.

Euro et dollar contre franc (1 an)

Source : Bloomberg Finance L.P.

La fenêtre d’opportunité pour consolider l’or touche à sa fin

  • Le cours de l’or se situe à nouveau près de ses plus hauts niveaux des trois derniers mois. Un dépassement de ces résistances techniques importantes ouvrirait un nouveau potentiel de hausse jusqu’à 3’770, voire 4’600 dollars l’once.
  • Les principaux moteurs restent l’incertitude géopolitique et financière, la demande soutenue des banques centrales, notamment des pays BRICS+, le désengagement du dollar, la crainte d’une accélération de l’inflation ou l’augmentation de la dette mondiale.
  • Pendant la phase de consolidation de l’or, les métaux précieux blancs, soit l’argent, le platine et le palladium, ont bénéficié d’une forte demande et ont pu réduire une partie de leur sous-­performance relative par rapport à l’or, mais ils présentent encore un potentiel de hausse.
  • Les cours très volatils du pétrole sont influencés par la situation politique aux États-Unis et par l’OPEP+. Après la fin de l’intervention militaire d’Israël et des États-Unis en Iran, les cours sont à nouveau sous pression, malgré une demande plus élevée due aux vacances.
  • Les autres secteurs des matières premières, soit les métaux industriels et les produits agricoles, enregistrent une hausse des cours et contribuent à la progression de l’indice global des matières premières.

Indices des matières premières (12 mois)

Source : Bloomberg Finance L.P.

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