- anlegen
Flash Placements Juillet 2025
La croissance américaine marque le pas, mais une reprise rapide est attendue. Les risques mondiaux pèsent sur la conjoncture, les banques centrales restent prudentes – avec des appréciations divergentes sur l'inflation.
Executive Summary
- Le PIB américain s’est légèrement contracté au premier trimestre 2025 mais une forte reprise est attendue au deuxième trimestre.
- La BNS a légèrement revu à la baisse ses prévisions du PIB pour 2025 et 2026 (entre 1 % et 1,5 %) mais ne s’attend qu’à une légère hausse du chômage.
- L’escalade des risques géopolitiques et la politique des droits de douane agressive des États-Unis pèsent sur la croissance mondiale et sont susceptibles d’alimenter l’inflation.
- La Fed met en garde contre un affaiblissement de la croissance et une hausse de l’inflation. La BCE estime que l’objectif d’inflation a été atteint, tandis que la BNS reste prudente quant aux taux d’intérêt négatifs.
« Big Beautiful Bill »
- En mai 2025, le paquet fiscal soumis au Congrès pour approbation par le président américain, appelé « Big Beautiful Bill », a été adopté à la Chambre des représentants et par sa commission budgétaire à une voix près. Deux républicains ont voté contre le projet de loi et un s’est abstenu.
- Les impôts prélevés par les États (SALT : impôts étatiques et locaux) peuvent être déduits au niveau fédéral. Le projet de loi actuel propose de relever le plafond des déductions pour les couples de 10’000 à 40’000 dollars. Sur cette base, la perte fiscale fédérale s’élèverait à entre 335 et 600 milliards de dollars sur dix ans, selon le modèle retenu. Ce sont principalement les riches qui bénéficieraient de cet allègement.
- Cette augmentation de la limite de déduction aurait un impact direct sur la dette nationale, alourdissant encore le déficit budgétaire déjà élevé, qui avoisine les 7 %.
- Du point de vue d’un investisseur non américain, la section 899 du paquet fiscal constitue un aspect secondaire non négligeable. Cette section fait référence à l’introduction d’une retenue à la source sur les revenus (intérêts et dividendes) des investisseurs étrangers.
- Le projet de loi est actuellement examiné par le Sénat, où il fait l’objet d’un examen critique et de discussions controversées, notamment en ce qui concerne les déductions, qui pourraient être réduites à 10’000 dollars.
États-Unis : Dette publique en % du PIB (depuis 1967)
Source : FRED, St. Louis Fed
Nette reprise de l’économie américaine au 2ème trimestre 2025
- Sur une base annualisée, corrigée des variations saisonnières et révisée, le produit intérieur brut réel des États-Unis s’est contracté de 0,2 % au premier trimestre 2025. Le modèle de prévision de la Fed d’Atlanta avait anticipé une contraction beaucoup plus forte mais table désormais sur une croissance annualisée robuste d’environ 3,5 % pour le deuxième trimestre. Toutefois, cette prévision pourrait également s’avérer trop optimiste, même si un retour à la croissance semble certain. Ces fluctuations s’expliquent par l’évolution des exportations nettes.
- Les données économiques actuelles pour le mois de mai sont divergentes. Aux États-Unis, par exemple, certains éléments indiquent une reprise attendue de la confiance des consommateurs, comme le montrent les données de l’Université du Michigan et celles des petites entreprises. Toutefois, les chiffres de la croissance pourraient fluctuer considérablement dans un avenir proche. Le marché du travail, les carnets des commandes, le secteur de la construction, le commerce de détail et la production industrielle laissent tous présager un ralentissement économique imminent. On ne s’attend pourtant toujours pas à une récession.
- Les négociations sur les droits de douane avancent lentement et, compte tenu de leur complexité et de leur volume, la date butoir du 9 juillet ne sera probablement pas respectée. Comme l’administration Trump compte sur des recettes des droits de douane fixes dans son budget pour les années à venir, ce retard peut sans doute être considéré comme intentionnel, les accords de libre-échange devenant l’exception plutôt que la règle. Les négociations avec l’Ukraine et la Chine semblent également mettre l’accent sur l’accès aux matières premières essentielles pour le secteur technologique, les projets d’infrastructure prévus et la relance de l’industrie américaine.
- En raison de la politique des droits de douane, l’incertitude est inhabituellement grande. Les entreprises et les particuliers font preuve de retenue en matière de consommation et d’investissement, ce qui aura un impact négatif sur la croissance mondiale. Si la réduction d’impôt prévue dans la « Big Beautiful Bill » pourrait stimuler la croissance et avoir un impact positif sur les bénéfices des entreprises, elle augmenterait également le niveau déjà élevé de la dette et les anticipations inflationnistes.
- Dans sa décision du taux directeur du 19 juin, la BNS a fixé ses prévisions de croissance du PIB pour cette année et l’année prochaine entre 1 % et 1,5 %, ce qui représente un ralentissement par rapport au taux actuel de 1,9 % au premier trimestre. Le chômage ne devrait augmenter que légèrement. L’incertitude géopolitique et la pression à la hausse sur le franc suisse qui en résulte restent élevées et constituent le principal risque pour l’économie suisse.
Modèle de prévision du PIB de la Fed d’Atlanta
Source : Bloomberg Finance L.P.
États-Unis : Indicateurs de confiance (10 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Les banques centrales agissent comme prévu
- La Réserve fédérale américaine a maintenu son taux directeur inchangé entre 4,25 % et 4,5 %. Si les données économiques indiquent actuellement une situation satisfaisante, les dernières prévisions de la Fed laissent entrevoir un ralentissement significatif de la croissance, une hausse du chômage et de l’inflation, une combinaison difficile à gérer pour les banquiers centraux. En prenant cette décision, la Fed a une nouvelle fois démontré son indépendance vis-à-vis du gouvernement. Les acteurs du marché s’attendent à deux nouvelles baisses des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année. Toutefois, compte tenu des pressions inflationnistes attendues en raison de la hausse des prix de l’énergie et des droits de douane punitifs, nous ne prévoyons pas de nouvelles baisses de taux.
- La perspective d’une éventuelle poussée inflationniste résultant des barrières commerciales attendues est une préoccupation majeure pour les banques centrales du monde entier et pourrait conduire à une réticence générale à assouplir la politique monétaire. En ce qui concerne la hausse des prix attendue, nous tablons sur un « bear steepening », c’est-à-dire une hausse des taux d’intérêt, ceux à long terme augmentant plus fortement.
- Dans un contexte de poussée de l’inflation, les possibilités d’assouplissement quantitatif sont de plus en plus limitées.
- Le 5 juin, la BCE a abaissé ses trois taux d’intérêt directeurs – le taux de dépôt, le taux de refinancement principal et le taux de prêt marginal – de 0,25 % chacun.
- Les prévisions d’inflation de la BCE ne dépasseront pas le seuil de 2 % au cours des deux prochaines années. La lutte contre l’inflation semble donc avoir été gagnée pour l’instant, du moins si les gardiens de la devise parviennent à leurs fins.
- Le 19 juin, la BNS a abaissé son taux directeur de 25 points de base à 0 % en réponse à la persistance d’une faible inflation et d’un franc fort. Les prévisions d’inflation pour 2025 ont été revues à la baisse, passant de 0,4 % à 0,2 %. La banque centrale s’attend également à ce que l’inflation reste faible jusqu’en 2027 au moins. Cela se reflète également dans la courbe des taux des obligations d’État suisses, où les taux sont négatifs jusqu’à quatre ans. Selon le président Martin Schlegel, des interventions sur le marché des changes restent possibles.
- La Banque d’Angleterre a maintenu son taux directeur à 4,25 %, mais la décision a été très serrée.
Taux directeurs et prévisions de marché jusqu’à la fin de l’année (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
États-Unis : Inflation et sous-composantes (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Obligations : Fuite vers la sécurité ?
- Le rendement des obligations d’État à 10 ans s’établit actuellement à 4,3 % aux États-Unis, 2,5 % en Allemagne et 0,4 % en Suisse. Les attaques israéliennes contre l’Iran ont entraîné le mouvement habituel de « fuite vers la sécurité » sur les marchés obligataires. Toutefois, les inquiétudes concernant les mesures proposées par l’administration Trump restent très répandues. En particulier, le projet « Big Beautiful Bill », qui prévoit d’importantes réductions d’impôts, est très critiqué par les économistes. Il augmenterait le déficit et la dette publique, ce qui affaiblirait davantage la confiance dans les bons du Trésor américain.
- En Europe, la situation est différente : malgré l’annonce de nouveaux programmes budgétaires financés par l’endettement pour l’armement et les infrastructures, les rendements ont légèrement baissé. Un léger optimisme économique et l’espoir d’une baisse des taux d’intérêt par la BCE ont pesé sur la courbe des taux dans son ensemble.
- Les spreads sur les obligations d’entreprises à haut rendement et les obligations des marchés émergents se sont à nouveau resserrés. Nous maintenons notre évaluation de cette classe d’actifs comme « peu attrayante ».
Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Actions : La situation pourrait s‘avérer un peu plus laborieuse
- Depuis la forte baisse enregistrée début avril (« Liberation Day »), les marchés boursiers ont connu une reprise significative. Les sommets atteints par les indices boursiers américains en février sont désormais à portée de main. D’un point de vue technique, toutefois, la situation pourrait devenir plus difficile à partir de maintenant, car les indices sont à nouveau surachetés et donc chers dans certains domaines. Essentiellement, toute la reprise a été alimentée par le « short covering » des Hedge funds et des CTA. Des nouveaux acheteurs font toujours défaut.
- Le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis n’a pas été résolu mais simplement reporté. Les droits de douane de base de 10 % pour de nombreux partenaires commerciaux des États-Unis semblent désormais gravés dans le marbre et aura un impact sur l’économie mondiale.
- La surperformance des marchés actions européens reste frappante. Elle pourrait bien se poursuivre grâce aux politiques de dépenses expansionnistes. Dans un contexte de détérioration des données fondamentales aux États-Unis (déficit, dette), les investisseurs internationaux continuent de transférer leurs capitaux vers l’Europe.
- Dans l’ensemble, nous restons prudemment optimistes quant à l’évolution future des marchés des actions. Nous notons toutefois que ceux-ci se sont déconnectés des évolutions macroéconomiques et ne réagissent actuellement qu’aux actualités à court terme. Il existe donc un risque accru d’erreurs d’appréciation.
Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale
Source : Bloomberg Finance L.P.
Devises : La dépréciation du dollar reprend de plus belle
- Vers la fin du deuxième trimestre, le dollar américain a de nouveau atteint les niveaux bas enregistrés à la mi-avril. Le retrait continu de capitaux des États-Unis en raison de l’augmentation des déficits et de l’endettement croissant exerce une pression sur le billet vert.
- À moyen terme, toutefois, la volonté de l’administration Trump de voir le dollar s’affaiblir pourrait se concrétiser. Si cette évolution s’accompagne d’une baisse des taux d’intérêt et d’une inflation constante, l’impact sur la devise serait encore plus négatif. Secrètement, on espère probablement que des taux d’intérêt réels négatifs permettront de réduire la dette au détriment des créanciers étrangers, un processus communément appelé « Financial Repression ».
- Le taux de change EUR/CHF s’est stabilisé autour de 0,94, avec peu de fluctuations. La forte demande pour le franc suisse, particulièrement après les réactions négatives des marchés en avril, semble s’être apaisée. Les acteurs du marché s’attendaient largement à ce que la BNS abaisse son taux directeur à 0 %, ce qui n’a pas entraîné de fluctuations significatives des cours.
Euro et dollar contre franc (1 an)
Source : Bloomberg Finance L.P.
L’or, un ancrage parfait dans un système financier volatil
- Les cours de l’or ont de nouveau augmenté après le début des attaques israéliennes contre l’Iran. Le prix a une nouvelle fois dépassé la barre des 3400 dollars américains. La consolidation des trois derniers mois semble donc avoir pris fin.
- À notre avis, le contexte actuel reste très favorable à l’or. La perte de confiance dans le dollar américain pèse sur toutes les devises fiduciaires, tandis que les inquiétudes concernant une éventuelle crise de la dette américaine s’intensifient. Dans le même temps, l’inflation repart à la hausse, notamment aux États-Unis, et les incertitudes géopolitiques et commerciales persistent. Dans ce contexte, l’or, matière première rare et dotée d’une valeur réelle, apparaît particulièrement attrayant. À cela s’ajoute la demande soutenue des banques centrales, qui agissent en grande partie indépendamment du prix du métal jaune. Les investisseurs s’intéressent également de plus en plus aux autres métaux précieux.
- D’un point de vue stratégique, l’or est un élément indispensable à la diversification d’un portefeuille. Nos perspectives pour le métal précieux restent positives.
Or et argent en $ par once (2 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
« Big Beautiful Bill »
- En mai 2025, le paquet fiscal soumis au Congrès pour approbation par le président américain, appelé « Big Beautiful Bill », a été adopté à la Chambre des représentants et par sa commission budgétaire à une voix près. Deux républicains ont voté contre le projet de loi et un s’est abstenu.
- Les impôts prélevés par les États (SALT : impôts étatiques et locaux) peuvent être déduits au niveau fédéral. Le projet de loi actuel propose de relever le plafond des déductions pour les couples de 10’000 à 40’000 dollars. Sur cette base, la perte fiscale fédérale s’élèverait à entre 335 et 600 milliards de dollars sur dix ans, selon le modèle retenu. Ce sont principalement les riches qui bénéficieraient de cet allègement.
- Cette augmentation de la limite de déduction aurait un impact direct sur la dette nationale, alourdissant encore le déficit budgétaire déjà élevé, qui avoisine les 7 %.
- Du point de vue d’un investisseur non américain, la section 899 du paquet fiscal constitue un aspect secondaire non négligeable. Cette section fait référence à l’introduction d’une retenue à la source sur les revenus (intérêts et dividendes) des investisseurs étrangers.
- Le projet de loi est actuellement examiné par le Sénat, où il fait l’objet d’un examen critique et de discussions controversées, notamment en ce qui concerne les déductions, qui pourraient être réduites à 10’000 dollars.
États-Unis : Dette publique en % du PIB (depuis 1967)
Source : FRED, St. Louis Fed
Nette reprise de l’économie américaine au 2ème trimestre 2025
- Sur une base annualisée, corrigée des variations saisonnières et révisée, le produit intérieur brut réel des États-Unis s’est contracté de 0,2 % au premier trimestre 2025. Le modèle de prévision de la Fed d’Atlanta avait anticipé une contraction beaucoup plus forte mais table désormais sur une croissance annualisée robuste d’environ 3,5 % pour le deuxième trimestre. Toutefois, cette prévision pourrait également s’avérer trop optimiste, même si un retour à la croissance semble certain. Ces fluctuations s’expliquent par l’évolution des exportations nettes.
- Les données économiques actuelles pour le mois de mai sont divergentes. Aux États-Unis, par exemple, certains éléments indiquent une reprise attendue de la confiance des consommateurs, comme le montrent les données de l’Université du Michigan et celles des petites entreprises. Toutefois, les chiffres de la croissance pourraient fluctuer considérablement dans un avenir proche. Le marché du travail, les carnets des commandes, le secteur de la construction, le commerce de détail et la production industrielle laissent tous présager un ralentissement économique imminent. On ne s’attend pourtant toujours pas à une récession.
- Les négociations sur les droits de douane avancent lentement et, compte tenu de leur complexité et de leur volume, la date butoir du 9 juillet ne sera probablement pas respectée. Comme l’administration Trump compte sur des recettes des droits de douane fixes dans son budget pour les années à venir, ce retard peut sans doute être considéré comme intentionnel, les accords de libre-échange devenant l’exception plutôt que la règle. Les négociations avec l’Ukraine et la Chine semblent également mettre l’accent sur l’accès aux matières premières essentielles pour le secteur technologique, les projets d’infrastructure prévus et la relance de l’industrie américaine.
- En raison de la politique des droits de douane, l’incertitude est inhabituellement grande. Les entreprises et les particuliers font preuve de retenue en matière de consommation et d’investissement, ce qui aura un impact négatif sur la croissance mondiale. Si la réduction d’impôt prévue dans la « Big Beautiful Bill » pourrait stimuler la croissance et avoir un impact positif sur les bénéfices des entreprises, elle augmenterait également le niveau déjà élevé de la dette et les anticipations inflationnistes.
- Dans sa décision du taux directeur du 19 juin, la BNS a fixé ses prévisions de croissance du PIB pour cette année et l’année prochaine entre 1 % et 1,5 %, ce qui représente un ralentissement par rapport au taux actuel de 1,9 % au premier trimestre. Le chômage ne devrait augmenter que légèrement. L’incertitude géopolitique et la pression à la hausse sur le franc suisse qui en résulte restent élevées et constituent le principal risque pour l’économie suisse.
Modèle de prévision du PIB de la Fed d’Atlanta
Source : Bloomberg Finance L.P.
États-Unis : Indicateurs de confiance (10 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Les banques centrales agissent comme prévu
- La Réserve fédérale américaine a maintenu son taux directeur inchangé entre 4,25 % et 4,5 %. Si les données économiques indiquent actuellement une situation satisfaisante, les dernières prévisions de la Fed laissent entrevoir un ralentissement significatif de la croissance, une hausse du chômage et de l’inflation, une combinaison difficile à gérer pour les banquiers centraux. En prenant cette décision, la Fed a une nouvelle fois démontré son indépendance vis-à-vis du gouvernement. Les acteurs du marché s’attendent à deux nouvelles baisses des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année. Toutefois, compte tenu des pressions inflationnistes attendues en raison de la hausse des prix de l’énergie et des droits de douane punitifs, nous ne prévoyons pas de nouvelles baisses de taux.
- La perspective d’une éventuelle poussée inflationniste résultant des barrières commerciales attendues est une préoccupation majeure pour les banques centrales du monde entier et pourrait conduire à une réticence générale à assouplir la politique monétaire. En ce qui concerne la hausse des prix attendue, nous tablons sur un « bear steepening », c’est-à-dire une hausse des taux d’intérêt, ceux à long terme augmentant plus fortement.
- Dans un contexte de poussée de l’inflation, les possibilités d’assouplissement quantitatif sont de plus en plus limitées.
- Le 5 juin, la BCE a abaissé ses trois taux d’intérêt directeurs – le taux de dépôt, le taux de refinancement principal et le taux de prêt marginal – de 0,25 % chacun.
- Les prévisions d’inflation de la BCE ne dépasseront pas le seuil de 2 % au cours des deux prochaines années. La lutte contre l’inflation semble donc avoir été gagnée pour l’instant, du moins si les gardiens de la devise parviennent à leurs fins.
- Le 19 juin, la BNS a abaissé son taux directeur de 25 points de base à 0 % en réponse à la persistance d’une faible inflation et d’un franc fort. Les prévisions d’inflation pour 2025 ont été revues à la baisse, passant de 0,4 % à 0,2 %. La banque centrale s’attend également à ce que l’inflation reste faible jusqu’en 2027 au moins. Cela se reflète également dans la courbe des taux des obligations d’État suisses, où les taux sont négatifs jusqu’à quatre ans. Selon le président Martin Schlegel, des interventions sur le marché des changes restent possibles.
- La Banque d’Angleterre a maintenu son taux directeur à 4,25 %, mais la décision a été très serrée.
Taux directeurs et prévisions de marché jusqu’à la fin de l’année (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
États-Unis : Inflation et sous-composantes (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Obligations : Fuite vers la sécurité ?
- Le rendement des obligations d’État à 10 ans s’établit actuellement à 4,3 % aux États-Unis, 2,5 % en Allemagne et 0,4 % en Suisse. Les attaques israéliennes contre l’Iran ont entraîné le mouvement habituel de « fuite vers la sécurité » sur les marchés obligataires. Toutefois, les inquiétudes concernant les mesures proposées par l’administration Trump restent très répandues. En particulier, le projet « Big Beautiful Bill », qui prévoit d’importantes réductions d’impôts, est très critiqué par les économistes. Il augmenterait le déficit et la dette publique, ce qui affaiblirait davantage la confiance dans les bons du Trésor américain.
- En Europe, la situation est différente : malgré l’annonce de nouveaux programmes budgétaires financés par l’endettement pour l’armement et les infrastructures, les rendements ont légèrement baissé. Un léger optimisme économique et l’espoir d’une baisse des taux d’intérêt par la BCE ont pesé sur la courbe des taux dans son ensemble.
- Les spreads sur les obligations d’entreprises à haut rendement et les obligations des marchés émergents se sont à nouveau resserrés. Nous maintenons notre évaluation de cette classe d’actifs comme « peu attrayante ».
Taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans (5 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
Actions : La situation pourrait s‘avérer un peu plus laborieuse
- Depuis la forte baisse enregistrée début avril (« Liberation Day »), les marchés boursiers ont connu une reprise significative. Les sommets atteints par les indices boursiers américains en février sont désormais à portée de main. D’un point de vue technique, toutefois, la situation pourrait devenir plus difficile à partir de maintenant, car les indices sont à nouveau surachetés et donc chers dans certains domaines. Essentiellement, toute la reprise a été alimentée par le « short covering » des Hedge funds et des CTA. Des nouveaux acheteurs font toujours défaut.
- Le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis n’a pas été résolu mais simplement reporté. Les droits de douane de base de 10 % pour de nombreux partenaires commerciaux des États-Unis semblent désormais gravés dans le marbre et aura un impact sur l’économie mondiale.
- La surperformance des marchés actions européens reste frappante. Elle pourrait bien se poursuivre grâce aux politiques de dépenses expansionnistes. Dans un contexte de détérioration des données fondamentales aux États-Unis (déficit, dette), les investisseurs internationaux continuent de transférer leurs capitaux vers l’Europe.
- Dans l’ensemble, nous restons prudemment optimistes quant à l’évolution future des marchés des actions. Nous notons toutefois que ceux-ci se sont déconnectés des évolutions macroéconomiques et ne réagissent actuellement qu’aux actualités à court terme. Il existe donc un risque accru d’erreurs d’appréciation.
Marchés des actions : performance depuis le 1.1.2025, indexée, en monnaie locale
Source : Bloomberg Finance L.P.
Devises : La dépréciation du dollar reprend de plus belle
- Vers la fin du deuxième trimestre, le dollar américain a de nouveau atteint les niveaux bas enregistrés à la mi-avril. Le retrait continu de capitaux des États-Unis en raison de l’augmentation des déficits et de l’endettement croissant exerce une pression sur le billet vert.
- À moyen terme, toutefois, la volonté de l’administration Trump de voir le dollar s’affaiblir pourrait se concrétiser. Si cette évolution s’accompagne d’une baisse des taux d’intérêt et d’une inflation constante, l’impact sur la devise serait encore plus négatif. Secrètement, on espère probablement que des taux d’intérêt réels négatifs permettront de réduire la dette au détriment des créanciers étrangers, un processus communément appelé « Financial Repression ».
- Le taux de change EUR/CHF s’est stabilisé autour de 0,94, avec peu de fluctuations. La forte demande pour le franc suisse, particulièrement après les réactions négatives des marchés en avril, semble s’être apaisée. Les acteurs du marché s’attendaient largement à ce que la BNS abaisse son taux directeur à 0 %, ce qui n’a pas entraîné de fluctuations significatives des cours.
Euro et dollar contre franc (1 an)
Source : Bloomberg Finance L.P.
L’or, un ancrage parfait dans un système financier volatil
- Les cours de l’or ont de nouveau augmenté après le début des attaques israéliennes contre l’Iran. Le prix a une nouvelle fois dépassé la barre des 3400 dollars américains. La consolidation des trois derniers mois semble donc avoir pris fin.
- À notre avis, le contexte actuel reste très favorable à l’or. La perte de confiance dans le dollar américain pèse sur toutes les devises fiduciaires, tandis que les inquiétudes concernant une éventuelle crise de la dette américaine s’intensifient. Dans le même temps, l’inflation repart à la hausse, notamment aux États-Unis, et les incertitudes géopolitiques et commerciales persistent. Dans ce contexte, l’or, matière première rare et dotée d’une valeur réelle, apparaît particulièrement attrayant. À cela s’ajoute la demande soutenue des banques centrales, qui agissent en grande partie indépendamment du prix du métal jaune. Les investisseurs s’intéressent également de plus en plus aux autres métaux précieux.
- D’un point de vue stratégique, l’or est un élément indispensable à la diversification d’un portefeuille. Nos perspectives pour le métal précieux restent positives.
Or et argent en $ par once (2 ans)
Source : Bloomberg Finance L.P.
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La présente publication sert uniquement à des fins informatives. Il ne s’agit ni d’une offre ni d’une recommandation d’acquisition ou de vente d’instruments financiers ou de prestations bancaires. La publication a été créée avec le concours d’Aquila. Nous n’en garantissons pas l’exactitude ni l’exhaustivité.